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14 novembre 2017

Burkina Faso : Apprendre aux mères à détecter la malnutrition

Lorsque ALIMA et ses partenaires locaux, Keoogo et SOS Médecins BF, sont venus au centre du Burkina Faso dans le village de Zalissa, 37 ans, mère de quatre enfants, qui élève aussi sa nièce de 20 mois, elle n’avait qu’une vague compréhension de ce qu’est la malnutrition. Elle ne savait pas comment identifier si ses enfants étaient bien nourris ou non.

« Je pensais que la malnutrition était causée par les grossesses à un jeune âge », a déclaré Zalissa.

 

Mais maintenant, grâce aux formations qui ont commencé en juin 2016 dans les communautés dans la région du Centre du Burkina Faso – Yako et Boussé – Zalissa et près de 55 000 autres mères ont appris ce qu’est la malnutrition et comment la détecter.

 

« Nous avons trouvé la formation simple et avons posé de nombreuses questions », a-t-elle déclaré. “Je comprends maintenant, depuis la formation, que la malnutrition est liée au régime alimentaire”.

 

Les formations font partie d’un programme dans lequel ALIMA et ses partenaires tentent de changer la façon dont les gens luttent contre la malnutrition.

 

La technique est simple : enseigner aux proches à détecter tôt la malnutrition, en utilisant un bracelet simple et coloré, connu sous le nom de MUAC, qui mesure le périmètre brachial des enfants de moins de cinq ans.

 

Si la mesure du bras de l’enfant est dans la zone verte, il ne souffre pas de malnutrition. Si le bracelet montre du jaune, cela signifie que l’enfant présente un risque de malnutrition et si la mesure est dans la zone rouge, l’enfant souffre de malnutrition.

On demande à chaque mère d’amener leur enfant au centre de santé si le bracelet montre du jaune ou du rouge, et on leur apprend également à préparer des repas nutritifs et équilibrés, pour éviter la malnutrition.

 

« Le formateur nous a d’abord montré comment utiliser le MUAC, et ensuite nous avons pratiqué », a déclaré Germaine, 36 ans, mère de quatre enfants, qui a participé à une formation dans son village à la fin de l’année 2016. « Grâce aux couleurs, c’est facile pour ceux d’entre nous qui ne savent pas lire. Une fois que vous comprenez comment l’utiliser, c’est très simple. « 

 

Les mères ont également apprécié que le MUAC puisse être utilisé à la maison, sur une base quotidienne ou hebdomadaire.

 

Cet usage à domicile est particulièrement important dans les villages ruraux, où les populations vivent souvent loin des centres de santé, et pendant la saison des pluies, lorsque les routes sont mauvaises et que les familles travaillent dans les champs toute la journée et ne peuvent pas amener leurs enfants à des examens réguliers.

 

Le dépistage précoce de la malnutrition est essentiel pour éviter les hospitalisations et sauver des vies. Au Burkina Faso, une enquête réalisée en 2016 a montré qu’environ 7,6% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition aiguë globale et 1,4% étaient gravement malnutris.

 

L’objectif initial du projet MUAC, qui était concentré sur les mères, était de former 41 000 femmes en 2016 pour dépister leurs enfants en cas de malnutrition. Les équipes ont fini par former plus de 70 000 personnes, dont 55 000 mères d’enfants de six mois à cinq ans. Le nombre total de personnes qui ont appris à utiliser le MUAC au Burkina Faso est encore plus élevé, car les femmes qu’ALIMA et ses partenaires ont formées ont souvent transmis ce qu’elles ont appris à leurs amis et leur famille.

 

« Quand je parle avec mes voisins, je leur rappelle d’utiliser régulièrement le MUAC », déclare Brigitte, une mère de 40 ans du district de Yako qui a découvert en utilisant le bracelet MUAC que sa nièce de deux ans, dont elle s’occupe, était malnutrie. « Si, un jour, je voyage dans une autre région, je peux expliquer le fonctionnement du MUAC aux femmes qui ne savent pas ce que c’est. Même si je ne peux pas leur donner un MUAC, elles auront une idée de ce qu’est la malnutrition. »

 

Justine, qui vit avec son mari et sa fille de huit mois dans la région Centre du Burkina Faso, a déclaré qu’après la formation, elle a enseigné à son mari comment mesurer le bras de sa fille et détecter la malnutrition en utilisant le MUAC.

 

« Il serait formidable que les hommes puissent également participer afin qu’ils puissent aider les mères qui sont souvent très occupées », a déclaré Justine. « C’est déjà formidable que les femmes aient été formées, mais maintenant, nous pouvons montrer aux autres comment l’utiliser ».

 

Depuis janvier 2017, les équipes d’ALIMA ont formé près de 30 000 mères à l’utilisation du ruban MUAC, et ont donné des cours de rappel à un grand nombre de mères formées en 2016.

 


 

ALIMA travaille au Burkina Faso depuis 2012. Actuellement, ALIMA mène un projet médical-nutritionnel dans le district de Yako, en partenariat avec deux organisations médicales nationales, SOS Médecins et l’Association Keoogo. Ensemble, ils soutiennent 55 structures de santé. Plus de 4 500 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été admis aux programmes nutritionnels d’ALIMA en 2016.

 

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