Ebola

© John Wessels / ALIMA

La maladie à virus Ebola est une maladie rare et souvent mortelle. Il a durement touché plusieurs pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest, notamment la Guinée, en 2014. 

ALIMA (the Alliance for International Medical Action) est reconnue pour son expertise dans la riposte aux épidémies, en particulier celles du virus Ebola. L’organisation a permis d’innover dans la prise en charge des patients affectés, et continue de faire des recherches pour améliorer le traitement et la prévention grâce à la vaccination.

Ebola : qu'est-ce que c'est ?

La maladie à virus Ebola, encore appelée Ebola ou MVE, est une fièvre hémorragique virale souvent mortelle pour l’homme. Le taux de létalité de cette maladie se situe entre 30 et 90 %.

D'où vient le virus Ebola ?

Le nom de cette maladie vient de celui d’une rivière située au nord de la République démocratique du Congo (RDC). C’est non loin de cette rivière, dans la localité de Yambuku, qu’a été identifié l’un des deux premiers foyers connus d’Ebola. En 1976, deux flambées simultanées ont touché l’Afrique, l’une à Yambuku, l’autre à Nzara, au sud de l’actuel Soudan du Sud, tout près de la frontière avec la RDC.

Depuis, une vingtaine de flambées épidémiques ont touché l’Afrique Centrale, avant d’atteindre l’Afrique de l’Ouest en 2013. Entre 2013 et 2016, la Guinée est le foyer de la plus grande épidémie jamais enregistrée, et qualifiée d’« urgence de santé publique de portée internationale » en 2014 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Selon l’institution, cette épidémie a fait 25 fois plus de victimes que tous les épisodes précédents, avec plus de 11 000 décès officiels.

Le virus a réémergé à plusieurs reprises depuis lors : en RDC, en Guinée en 2021 et en Ouganda en 2023.

Six espèces de ce virus sont aujourd’hui connues, identifiées par le lieu de leur apparition : Zaïre, Bundibugyo, Soudan, Reston, Forêt de Taï et Bombali.

La transmission du virus Ebola ?

La transmission du virus a lieu entre animaux et entre humains.

Il est admis que les hôtes naturels du virus Ebola seraient certaines chauves-souris, mais la question reste toujours en suspens. La transmission à l’homme se ferait donc après un contact avec du sang, des sécrétions, des organes ou encore d’autres liquides biologiques de cet animal ou d’autres animaux eux-mêmes infectés.

La propagation interhumaine se fait ensuite par des contacts directs, par la peau, des muqueuses lésées ou tout objet contaminé par des liquides biologiques d’une personne atteinte par le virus (même décédée). 

Une personne infectée par le virus n’est pas contagieuse tant qu’elle ne présente pas de symptômes. La durée d’incubation (temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes) est de 2 à 21 jours. En revanche, à partir de l’apparition des premiers symptômes, elle demeure contagieuse tant que le virus est présent dans leur sang. Des agents de santé sont eux-mêmes fréquemment infectés par le virus en soignant un patient s’ils ne portent pas le matériel de protection adéquat ou s’ils ne respectent pas les mesures d’hygiène.

Pour enrayer la propagation, les premiers réflexes consistent à renforcer les mesures d’hygiène (lavage régulier des mains), à isoler les malades et à respecter des barrières physiques (port d’un masque, de gants, etc. pour le personnel de santé).

ALIMA_RDC_Epidémies et maladies emergentes_Ebola_2018_copyright Caroline Thirion-ALIMA_Photos_ 11
© Caroline Thirion / ALIMA

Quels sont les symptômes du virus Ebola ?

La MVE est une maladie virale aiguë sévère dont les premiers symptômes sont de type grippaux : une fièvre supérieure à 38°C, une forte fatigue, des maux de tête et de gorge. Puis s’ensuivent des vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, voire des hémorragies internes et externes. Le diagnostic clinique est confirmé grâce à des tests en laboratoire.

Le diagnostic et la prise en charge rapides des personnes infectées par le virus Ebola augmentent largement les chances de survie.

Traitements et vaccins du virus Ebola

Deux traitements recommandés par l'OMS

L’OMS a mis des lignes directrices cliniques à disposition des autorités sanitaires et des acteurs médicaux impliqués dans les riposte aux épidémies. Elles présentent les soins support optimaux pour soigner les patients Ebola. En août 2022, l’OMS a complété ce guide en recommandant pour la première fois deux traitements. Il s’agit de traitements par anticorps monoclonaux, le mAb114 (Ansuvimab, Ebanga) et le REGN-EB3 (Inmazeb).

ALIMA participe activement à l’amélioration de la prise en charge des patients atteints par la MVE. Dr Richard Kojan, président d’ALIMA, est aussi coprésident du groupe de l’OMS chargé de l’élaboration du guide de lignes directrices sur le traitement de la maladie à virus Ebola. 

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Ce guide montre aux communautés, aux soignants et aux patients que des médicaments efficaces existent maintenant pour traiter cette maladie potentiellement mortelle. Désormais, les personnes infectées par le virus Ebola auront de meilleures chances de rétablissement si elles sollicitent des soins au plus tôt. (…) la rapidité de réaction est déterminante : il ne faut surtout pas hésiter à consulter le plus vite possible pour bénéficier des meilleurs soins disponibles.

Richard Kojan, Président d’ALIMA, coprésident du groupe de l’OMS chargé de l’élaboration du guide de lignes directrices 

Communiqué de presse publié par l’OMS le 19 août 2022

Des vaccins efficaces

L’efficacité d’un vaccin contre la MVE de type Zaïre a été démontrée en 2016. Le rVSV-ZEBOV a fait l’objet d’un essai majeur sur 11 841 personnes en Guinée en 2015. Aucune des 5 837 personnes ayant reçu le vaccin n’ont été malades dans les 10 jours ou plus après la vaccination. Tandis qu’il y a eu 23 cas confirmés dans le groupe témoin dans les mêmes conditions.

Depuis, la stratégie vaccinale comprenant les vaccins Ad26.ZEBOV et MVA-BN-Filo de Janssen Vaccines & Prevention, a aussi été approuvée par l’OMS. Les recherches continuent afin de développer la meilleure stratégie de vaccination contre le virus Ebola, chez les adultes comme chez les enfants.

 

En décembre 2022, le New England Journal of Medicine a publié les résultats prometteurs de l’un des plus grands essais de vaccination contre Ebola mené en Afrique de l’Ouest, auquel ALIMA a largement contribué en Guinée. Conduit par le consortium international PREVAC (Partnership for Research on Ebola VACcination), il a mobilisé des équipes de recherche africaines, européennes et américaines travaillant ensemble au Liberia, en Guinée, en Sierra Leone et au Mali. Il a permis de montrer, entre autres, l’innocuité de trois régimes différents de vaccins contre le virus Ebola auprès des adultes et des enfants âgés d’un an et plus.

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© Caroline Thirion / ALIMA
ALIMA RDC Epidemies et maladies emergentes Ebola 2018 copyright Caroline Thirion ALIMA Photos 49
© Caroline Thirion / ALIMA

ALIMA dans la riposte contre Ebola

Depuis 2014, ALIMA a toujours participé à la riposte des épidémies de maladie à virus Ebola, principalement en RDC et en Guinée. En voici quelques exemples : 

  • En 2018, les équipes d’ALIMA ont sauvé des patients à Itipo, dans la province de l’Equateur, et à Beni, dans la province du Nord-Kivu. Après un an de prise en charge des patients à Beni, ALIMA avait pris en charge près de 4000 personnes, dont 600 cas confirmés Ebola. Plus de 60 % des patients atteints par la maladie à virus Ebola y ont guéri.

  • Alors que cette épidémie venait d’être déclarée terminée, la 11ème épidémie commençait à Mbandaka, la capitale de la province de l’Équateur. ALIMA y a envoyé en urgence une équipe d’intervention rapide afin d’installer un Centre de Transit Intégré (CTI) et un système de surveillance au sein de la communauté de Mbandaka.

  • En 2021, une équipe d’experts est intervenue en Guinée pour soutenir la réponse à l’épidémie.

  • Lors d’une nouvelle épidémie en RDC en 2022, ALIMA a axé son travail sur la communauté afin de rendre le diagnostic plus précoce et ainsi augmenter les chances de survie de malades.

ALIMA participe à améliorer la réponse aux épidémies d’Ebola grâce la recherche vaccinale et en contribuant à améliorer les guides de bonne pratique pour réduire la propagation de l’épidémie et réduire la mortalité liée à la maladie (cf plus haut).

En plus, ALIMA a beaucoup travaillé à améliorer les conditions de soins des patients tout en renforçant la protection du personnel de santé face à la contamination. ALIMA a développé la CUBE (Chambre d’Urgence Biosécurisée pour les Épidémies), une unité de soins individuelle à parois transparentes. En 2019, ALIMA a reçu  le prix du “Game Changing Innovator” (“L’innovation qui change la donne”) des mains de Bill Gates lors du Forum Reaching the Last Mile à Abou Dhabi.

Dr Kojan parle de cette innovation devant la caméra de Konbini en 2019.

La recherche sur Ebola

ALIMA continue à être un acteur clé de la recherche sur le virus Ebola. Les équipes opérationnelles collaborent avec des instituts de recherche européens (en particulier l’Inserm) et africains et les autorités sanitaires locales pour tester l’efficacité de médicaments expérimentaux et de vaccins.

Par exemple, en 2018 et 2019, ALIMA et ses partenaires ont mené un essai clinique thérapeutique en République démocratique du Congo, appelé l’étude PALM (Pamoja Tulinde Maisha, “Ensemble, nous sauvons des vies” en swahili). Il a permis de démontrer que le taux de mortalité lié au virus Ebola pouvait être réduit à moins de 10 % si les patients étaient pris en charge précocement avec l’un des deux traitements moléculaires (REGN-EB3 ou mAb114). Avant cette étude, le taux de mortalité lié au virus Ebola pouvait atteindre 90 %.

 

Depuis 2015, ALIMA travaille à travers différents projets sur l’amélioration des schémas de vaccination, pour les adultes comme pour les enfants et nourrissons. En 2022, The New England Journal of Medecine a publié les résultats de l’essai clinique PREVAC, qui confirment la sécurité des vaccins existants et permettent d’améliorer les recommandations de vaccination en cas d’épidémie ou chez les populations à risque, comme le personnel de santé qui sont souvent les premiers à être touchés quand la maladie resurgit.

14 millions

c’est le nombre de personnes qui meurent chaque année à cause d’une maladie infectieuse. 

335

c’est le nombre de maladies infectieuses émergentes qui ont été détectées entre 1940 et 2004.

70 %

de ces maladies sont des zoonoses, donc issues d’un virus d’origine animale et franchissent la barrière de l’espèce pour atteindre les humains.
(Source : Institut Pasteur)

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