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27 juin 2015

Retour sur la conférence « Targeting Ebola » à l’Institut Pasteur avec ALIMA

La conférence internationale « Targeting Ebola » s’est tenue du 28 et 29 Mai 2015 à l’Institut Pasteur de Paris accueillant différents intervenants dont des travailleurs humanitaires et des chercheurs et l’Organisation Mondiale de Santé (OMS).
Autant d’acteurs médicaux présents pour mettre en lumière les perspectives actuelles de l’épidémie qui sévit en Afrique de l’Ouest, et les leçons tirées de l’essai clinique JIKI qui teste l’efficacité du favipiravir dans la réduction de la mortalité liée à Ebola.

Augustin Augier, secrétaire général d’ALIMA (The Alliance for International Medical Action), a participé à cette rencontre, à l’invitation du Professeur Jean-François Delfraissy afin de présenter la réponse à l’épidémie d’Ebola effectuée par ALIMA en Guinée forestière, et énoncer les éléments à retenir de l’essai JIKI.

L’essai JIKI (essai clinique thérapeutique visant à déterminer l’efficacité du Favipiravir dans la lutte contre Ebola) a le mérite d’avoir fait naître une collaboration entre divers acteurs de l’humanitaire médical, et une forte mobilisation réunissant sur le terrain l’INSERM, l’Institut Pasteur, le Belgian civilian/military laboratory service, et le laboratoire B-Life. Autant d’institutions qui ont su mettre en commun leurs expertises et leurs ressources autour du même objectif.

ALIMA tient un seul et unique centre de traitement Ebola dans la région de Nzérékoré en Guinée forestière qui englobe environ 500 000 habitants répartis en trois préfectures (Nzérékoré, Lola, Yomou). Au total, 145 patients ont été pris en charge entre le 2 Décembre 2014 et Mars 2015 sur lesquels 76 répondaient positifs au virus Ebola. Depuis le 6 décembre 2014, l’essai JIKI visant à tester l’efficacité du favipiravir dans la réduction de la mortalité des personnes infectées par le virus Ebola a été entamé au sein du CTE de Nzérékoré. Le traitement a été concluant pour 30 patients atteints du virus.

« La première leçon que nous avons tirée était que le point le plus important pour réduire la mortalité n’était pas le traitement en lui-même, mais les différents éléments autour du traitement, qui eux ne bénéficiaient pas d’autant d’attention ».

Dans un climat politique tendu accentué par les craintes des communautés locales en Guinée, ALIMA a travaillé avec des anthropologues afin d’améliorer la perception de l’essai JIKI aux yeux des populations, et permettre une meilleure acceptation du traitement.

L’approche d’ALIMA consistait également à documenter les résultats cliniques et thérapeutiques en vue de contribuer à une meilleure compréhension de la maladie à virus Ebola. ALIMA a ainsi créé, en collaboration avec Epicentre, une base de données électronique de dossiers médicaux afin d’identifier les facteurs pronostiques, et les aspects pertinents des patients intégrés dans la cohorte.

Lors de la conférence « Targeting Ebola » à l’Institut Pasteur, Augustin Augier a mis en avant le fait que la majorité des patients atteints d’Ebola traités en Europe et en Amérique du Nord avaient potentiellement reçu des combinaisons de thérapies antivirales et / ou des thérapies immunitaires. Cette manœuvre ayant pour objectif de renforcer le système immunitaire afin de réaliser un taux de survie avoisinant les 80%. En ce qui concerne l’Afrique « nous devrions essayer de combler l’écart. De nombreux acteurs ont fait des efforts pour améliorer les diagnostics, le potentiel thérapeutique, et l’immunisation. Mais très peu ont été faits afin de rendre disponible les moyens et le personnel médical nécessaires pour fournir des soins intensifs et de réanimation. Or, cette disponibilité est le meilleur moyen de réduire la mortalité et devrait le rester tant que nous ne sommes pas en mesure de trouver la solution miracle » ajoute-t-il.

Enfin, Augustin Augier a précisé lors de cette rencontre que l’expérience de la réponse à l’épidémie d’Ebola et de l’essai JIKI devraient inciter les acteurs humanitaires médicaux à élargir et à développer la collaboration avec les épidémiologistes, les chercheurs médicaux, les organisations internationales de la santé, et cela dès maintenant.

« Nous avons besoin de différentes institutions pour travailler ensemble sur une base quotidienne et sur des projets à long terme, de former le personnel, élaborer un protocole et apprendre à travailler ensemble ».

Le projet Ebola d’ALIMA en Guinée est financé par le Bureau d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO), ALIMA USA, Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), et Avaaz.

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