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6 février 2018

L’approche innovante d’ALIMA pour combattre la malnutrition prend de l’élan

Le nombre de mères du Sahel formées au dépistage de la malnutrition chez leurs enfants devrait augmenter en 2018, suite à une recommandation du service d’aide humanitaire et de protection civile de la Commission européenne (ECHO), qui préconise que toutes les organisations partenaires enseignent aux mères à mesurer régulièrement le périmètre brachial de leurs enfants à la maison en utilisant un ruban tricolore facile à utiliser, le MUAC.

ALIMA (The Alliance for International Medical Action) et ses partenaires étaient les premiers à prouver dans une étude réalisée en 2011 dans la région de Mirriah que les mères pouvaient apprendre avec succès à dépister la malnutrition chez leurs enfants en utilisant le ruban MUAC. Dans la plupart des régions du Sahel, les enfants sont dépistés au mieux une fois par mois, lors du passage d’un agent de santé communautaire dans leur maison. Souvent, au moment où un enfant est diagnostiqué comme souffrant de malnutrition, il est déjà dans un état avancé de la maladie, ce qui le place dans un risque accru de complications et peut nécessiter une hospitalisation.

Cette recommandation pourrait être le premier pas vers un changement de tous les protocoles nationaux, dans le cadre du combat contre la malnutrition.  

“La raison pour laquelle ECHO a décidé de soutenir la stratégie du MUAC pour les mères est assez simple,” explique Patricia Hoorelbeke, experte en nutrition pour le bureau régional d’ECHO en Afrique de l’Ouest. “C’est une méthodologie simple, peu couteuse et efficace, qui va nous aider à mettre à l’échelle la détection précoce des enfants malnutris… et qui va également autonomiser les femmes – en particulier les mères – et les aider à prendre en charge la santé de leurs enfants.”  

Tel un thermomètre, le ruban MUAC est un outil simple qui permet aux mères et aux autres tuteurs de savoir quand ils devraient chercher des soins médicaux pour leurs enfants.

“Les mères sont les mieux placées pour prendre soin de leurs enfants, et plus nous formons de personnes à utiliser le MUAC, plus nous serons en mesure d’identifier plus d’enfants malnutris, ce qui permettra d’économiser des ressources et de réduire beaucoup de souffrance chez les enfants,” ajoute Hoorelbeke. “Nous encourageons tous nos partenaires à promouvoir la stratégie du MUAC pour les mères.”

Depuis l’introduction du MUAC pour les mères, ALIMA et ses partenaires ont formé plus d’un demi million de mamans en Afrique de l’Ouest et Centrale à utiliser ce ruban qui permet de sauver des vies. L’approche a également été adoptée par diverses ONG autour du monde et a récemment été incluse dans le protocole de santé du Niger dans la région de Maradi.

“Non seulement la formation des mères à l’utilisation du MUAC est moins coûteuse que les autres méthodes, mais elle permet aussi de sauver des vies. Depuis son introduction ici au Niger, nous avons vu une réduction des cas avec complications, un temps de guérison plus rapide, et une augmentation du nombre d’enfants dépistés pour la malnutrition,” déclare Docteur Atté Sanoussi, chef de la division traitement de la Direction Nationale de la nutrition au Niger. “Nous espérons introduire le MUAC pour les mères dans toutes nos régions.”

En 2018, ALIMA et ses partenaires prévoient de former 1,7 million de mères supplémentaires à dépister la malnutrition chez leurs enfants dans 10 pays africains et de continuer à encourager les autres acteurs à implémenter le MUAC pour les mères dans leurs activités médico-nutritionnelles.

“Le but ultime serait de voir les gouvernements et les organisations humanitaires adopter la stratégie du MUAC pour les mères, et que le MUAC devienne un objet du quotidien – un peu comme un thermomètre – pour que les mères puissent dépister leurs enfants, qu’il s’agisse de malnutrition liée à une crise humanitaire aiguë ou chronique,” ajoute Kevin Phelan, spécialiste en nutrition pour ALIMA.    



The Alliance for International Medical Action (ALIMA) est une organisation médicale humanitaire  qui travaille main dans la main avec un réseau d’organisation locales pour fournir des soins de qualité aux populations les plus vulnérables dans des situations d’urgences ou des crises récurrentes. Basée à Dakar, au Sénégal, ALIMA a soigné plus de 2 millions de patients dans 12 pays depuis sa création en 2009, et lancé plus d’une douzaine de projets de recherche sur la malnutrition, le paludisme et Ebola.

Depuis 2012, ALIMA et ses partenaires ont formé plus d’un demi million de mères et de tuteurs d’Afrique de l’Ouest et Centrale à l’utilisation du ruban MUAC. En 2017, nos équipes ont soigné plus de 100 000 enfants de moins de 5 ans atteints de malnutrition aiguë sévère, dont 17 500 ont été hospitalisés.


Photo : Adrienne Surprenant / ALIMA 

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