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9 avril 2024

3 questions à… Dr Pierre Claver Nsavyimana, Coordonnateur Projet ALIMA dans le Brakna (Mauritanie)

ALIMA exécute trois projets qui couvrent 91 des 95 formations sanitaires que compte la région. Les activités touchent principalement les domaines de la malnutrition et de la santé maternelle et infantile, la réponse aux urgences sanitaires et aux catastrophes naturelles (y compris les inondations).

La région du Brakna compte environ 352 157 habitants (2023), répartis sur une superficie de 33 800 kilomètres carrés, soit une très faible densité de 9,5 habitants au kilomètre carré. ALIMA y intervient depuis Mai 2021 à travers une action qui a ciblé les enfants de moins de 5 ans prioritairement et la réponse à la pandémie mondiale du Covid-19 par la vaccination des populations les plus vulnérables.

Quel sont vos plus grands défis dans le Brakna ?

Groupe de personne en consultation à brakna

© Alioune NDIAYE / ALIMA

Le premier défi auquel nous sommes confrontés est lié au système de santé mauritanien qui est confronté à des défis structurels et conjoncturels avec des risques permanents d’épidémies liés à une faible couverture vaccinale et à cause d’une faible autonomisation des formations sanitaires dans leur système de gestion.

Ensuite, le second aspect est la largeur de la zone de couverture. Lorsqu’on manque de moyens financiers et de ressources humaines suffisantes, il est quasiment impossible de couvrir toute la zone.

Le troisième défi concerne le contexte médico-nutritionnel fragile qui a été aggravé par les effets de la pandémie de COVID-19 et de changement climatique avec des alternances sécheresses et inondations entraînant une faible productivité agricole et une forte dépendance alimentaire aux importations dans un contexte de faible pouvoir d’achat de la population.

Enfin, l’insuffisance de financement. La plupart de nos projets sont en phase de clôture. D’ici le mois de juin, toutes nos activités dans le Brakna arriveront à leur fin.

Avec l’échéance de certains financements, que prévoyez-vous dans la région ?

Nos financements arrivent à échéance au mois de juin, c’est un sérieux problème. Mais le désengagement de certains bailleurs ne signifie pas que ALIMA va quitter le Brakna. Notre objectif sera toujours d’appuyer la région du Brakna pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. Nous essayons de trouver d’autres alternatives pour financer nos projets.. Nous continuons de chercher de nouveaux bailleurs et comptons diversifier nos interventions dans le Brakna pour maintenir les acquis des actions antérieures dans le domaine de la nutrition et la santé pédiatrique. Nous souhaitons aussi apporter notre expertise dans d’autres domaines, comme la santé de la reproduction, la réponse aux épidémies et autres urgences sanitaires, la gestion des catastrophes naturelles, etc.

Pourquoi ALIMA doit rester ?

Femme portant un enfant

© Alioune NDIAYE / ALIMA

Les besoins sont là, toujours nombreux. Nous sommes dans une zone avec une forte prévalence de la malnutrition, liée notamment à la pauvreté. Par ailleurs, le changement climatique frappe la région en provoquant une forte sécheresse qui entraîne crise humanitaire et insécurité alimentaire. En outre, les conséquences de la Covid-19 continuent toujours de se faire sentir à travers l’affaiblissement de l’économie du pays et du pouvoir d’achat de la population ainsi que la fragilisation continue du système de santé avec des épidémies récurrentes.

Lors d’une rencontre avec le Directeur de l’hôpital de Boghé, Docteur Cheikh Bamba a qualifié notre appui de “ indispensable et bénéfique à la population”.

Même si pour le moment, nous intervenons dans la réponse humanitaire, la malnutrition est un problème aux causes tentaculaires qui fait intervenir plusieurs secteurs. Une réponse multisectorielle est nécessaire pour asseoir une réponse durable dans la région : sécurité alimentaire, élevage, agriculture, éducation, etc.

Photo de couverture © Alioune NDIAYE / ALIMA

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