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20 juin 2024

“ALIMA a formé 38 accoucheuses traditionnelles pour identifier et suivre les grossesses à risque” – Dr Jérémie Hien sur RFI

La République centrafricaine occupe la 188ème place sur 189 pays en termes de développement humain et présente le taux de mortalité infantile le plus élevé au monde. Face à une situation sanitaire critique, avec seulement 6 médecins pour 100 000 habitants, bien loin des 230 recommandés par l’OMS, ALIMA a mis en place le projet Wakobo Ti Kodro pour améliorer la santé maternelle et néonatale. Le Dr Jérémie Hien, épidémiologiste et responsable du projet, est intervenu lors de l’émission “Priorité Santé”, ce jeudi 20 juin, sur RFI.

> Consultez le podcast complet de l’émission “Priorité Santé” sur RFI

Que veut dire “Wakobo Ti Kodro” ?

Dr Jérémie Hien : “Le projet Wakobo Ti Kodro tire son nom de la langue nationale sangho, cela signifie ‘accoucheuse traditionnelle’. Les accoucheuses traditionnelles assurent à elles seules 40% des accouchements à domicile. Nous avons considéré que ces accoucheuses traditionnelles étaient des partenaires de choix pour changer la situation de la santé maternelle en République centrafricaine, qui présente un taux de mortalité maternelle très élevé (quatre fois la moyenne mondiale).”

Combien d’accoucheuses traditionnelles sont recrutées pour votre programme et votre étude ?

Dr Jérémie Hien : “À ce jour, 38 accoucheuses traditionnelles sont déployées, formées et équipées d’une tablette pour permettre d’identifier les grossesses à risque et d’assurer le suivi de ces grossesses à domicile. L’application mobile comporte deux interfaces : l’interface matrone est représentée par des facteurs de risque associés à des pictogrammes, parce que les accoucheuses traditionnelles sont le plus souvent des personnes âgées. Avec les pictogrammes, il y a un message vocal en langue nationale afin de guider ces matrones pour comprendre chaque facteur de risque. Cette application permet d’enregistrer une femme enceinte, de voir si la grossesse comporte des facteurs de risque ou des complications, et de recenser cette femme au niveau des centres de santé, où ils pourront assurer le suivi de cette femme enceinte.”

Quels sont les principaux risques liés à la grossesse que vous identifiez ?

Dr Jérémie Hien : “Les femmes âgées de moins de 18 ans ou de plus de 35 ans sont particulièrement à risque. D’autres caractéristiques comme la taille de la femme, le poids, ou une maladie éventuelle peuvent aussi entrer en compte.”

Quels résultats avez-vous observés jusqu’à présent ?

Dr Jérémie Hien : “À ce jour, nous avons constaté une augmentation significative du nombre de consultations prénatales, d’accouchements aux centres de santé et de suivis post-nataux dans les centres où l’étude est menée.”

Ecoutez l’intervention du Dr Hien sur RFI

Visionnez notre reportage sur le projet Wakobo Tikodro

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