© John Wessels / ALIMA
Quels ont été vos premiers symptômes et comment êtes-vous arrivée à l’Hôpital universitaire de Fann de Dakar ?
Le 22 mars dernier, j’ai commencé à avoir des courbatures, de la toux et mal à la tête. Mes soeurs m’ont donné des médicaments et j’ai pris une tasse de jus de citron. Je suis finalement allée à la clinique et là le médecin m’a informée que je devrais sûrement aller au service des urgences. Le 25 mars, le service des urgences a procédé aux prélèvements et le lendemain, à 20 heures, le médecin m’a annoncé que j’étais positive au COVID-19 : « Nous vous envoyons le Samu pour vous transférer à l’Hôpital de Fann et vous administrer un traitement ».
J’avais une peur immense, j’étais totalement angoissée. Mes soeurs ont aussi été testées mais heureusement, elles étaient négatives.
Combien de temps a duré votre hospitalisation et quelles ont été les différentes étapes de la prise en charge ?
Je suis arrivée à l’hôpital et j’ai suivi un traitement. Ensuite j’ai dû attendre. L’attente m’a paru longue. Le samedi, j’ai reçu des médicaments en supplément et de la vitamine C. J’avais des difficultés à respirer, mais je n’ai heureusement pas eu besoin de supplément en oxygène. Le dimanche, on m’a refait des prélèvements, et le lundi j’étais déclarée négative au COVID-19. J’ai quand même dû effectuer de nouveaux prélèvements pour vérifier. Déclarés négatifs dans la nuit du mardi au mercredi, j’ai pu sortir le mercredi. J’étais tellement heureuse !
Comment vous êtes-vous sentie pendant votre hospitalisation ? Physiquement et émotionnellement ? Aviez-vous peur ?
J’étais très inquiète. Je pleurais tous les jours. Moralement, c’était très difficile car je recevais beaucoup d’informations via internet sur les décès de patients dans le monde, même des personnes jeunes. Je n’arrivais pas à respirer, j’avais très peur. Heureusement que les médecins étaient là, ils me rassuraient quotidiennement : « Vous allez guérir ! »
Je tiens à dire que, malgré mes inquiétudes, la qualité des soins étaient vraiment bonne. Les équipes qui se sont occupées de moi ont fait du bon travail. Cependant, il y a tout de même des besoins, des gants et des masques par exemple. Il y a aussi besoin de plus de moustiquaires pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de moustiques dans les chambres – et de plus de matériel pour garantir le confort des patients.
Suite à cette expérience, quel est votre message pour la population sénégalaise ?
Après avoir vécu tout ça, mon message pour tous, du fond du coeur, c’est de faire très attention, d’être vigilant, de bien respecter des mesures indiquées par le gouvernement, il faut se confiner chez soi. Protégez-vous, lavez vos mains régulièrement. Il n’y a pas que les autres qui peuvent être infectés. A l’heure actuelle, je ne dors que 30 minutes par nuit, mais heureusement mon histoire se finit bien.
Un grand merci à Anna pour son témoignage !
* Le prénom a été changé pour respecter l’anonymat de la patiente guérie
Photo de couverture : © John Wessels / ALIMA