Depuis le début de la pandémie, de nombreux pays africains font face à une augmentation importante des besoins en oxygène : il leur faut désormais assurer l’approvisionnement en oxygène pour la prise en charge des patients souffrant de troubles sévères dus au coronavirus, tout en continuant de lutter contre un taux élevé de maladies respiratoires chez les enfants.
C’est pourquoi ALIMA (The Alliance for International Medical Action) et ses partenaires travaillent en étroite collaboration avec les ministères de la santé en Afrique subsaharienne pour trouver et proposer des solutions innovantes, durables et adaptées aux contextes locaux, qui permettront un meilleur accès à l’oxygène dans ces pays. Plus précisément, ALIMA soutient la prise en charge des patients en fournissant du matériel, de l’oxygène, des ressources humaines et une expertise technique permettant de former le personnel de santé à l’oxygénothérapie, y compris à l’entretien des équipements et à la gestion de la chaîne d’approvisionnement.
Antoine Maillard, pharmacien hospitalier pour ALIMA, remarque : « on peut dire que l’accès à l’oxygène médical a toujours été un privilège, mais la pandémie de COVID-19 n’a fait qu’accroître la grande disparité d’accès à ce produit à travers le monde. L’oxygène médical est un médicament essentiel et salvateur pour soigner non seulement de la COVID-19, mais aussi de plusieurs autres maladies, comme la pneumonie, qui est la maladie infectieuse qui tue le plus d’adultes et d’enfants dans le monde. »
L’oxygène est également nécessaire lors des interventions chirurgicales, ainsi que pour les soins de santé maternelle et infantile afin de réduire davantage la mortalité des mères et des enfants.
Or, des décennies de sous-investissement dans la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies respiratoires font que de nombreux systèmes de santé manquent d’équipement, d’oxygène et de ressources humaines qualifiées. Avant même la pandémie, à peine la moitié des besoins en oxygène était couverte dans la plupart des pays à revenus moyens et faibles.
Selon Marine Vignon, coordinatrice du consortium pour le projet AIRE (Améliorer l’Identification des détresses Respiratoires chez l’Enfant) mené par ALIMA : « il faut améliorer d’urgence l’accès à l’oxygène, mais il est également primordial de mieux dépister les infections respiratoires ».
C’est pourquoi ALIMA, dans le cadre du projet AIRE, a intégré l’utilisation des oxymètres de pouls lors des consultations dans 202 centres de santé au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, afin d’aider à améliorer le dépistage des infections respiratoires. Les oxymètres de pouls sont des outils de diagnostic simples qui permettent de mesurer facilement la saturation en oxygène dans le sang des patients et détecter ainsi les détresses respiratoires.
Cela dit, si le diagnostic est une première étape importante, il faut ensuite s’assurer de la disponibilité en oxygène pour mieux soigner et sauver plus de vies.
Selon le Docteur Moumouni Kinda, Directeur Général d’ALIMA : « la troisième vague de COVID-19 a déjà atteint certains pays africains et risque de se propager rapidement. Les structures de santé et le personnel soignant demeurent mal préparés et sous-équipés, ce qui ne permet pas d’assurer un dépistage et une prise en charge adéquate des malades. C’est pourquoi nous devons travailler par anticipation et apporter notre soutien aux pays qui ne seront pas en mesure d’y faire face ».
En partie grâce à la campagne Oxygen For Africa, ALIMA a pu approvisionner en oxygène près de 1 000 patients atteints de la COVID-19 dans ses pays d’intervention, depuis 2020. Nos équipes ont également soigné plus de 177 000 enfants de moins de cinq ans atteints d’infections respiratoires aiguës.
– Photo de couverture : © Benita Nnachortam / ALIMA
– Ces activités sont rendues possibles grâce au soutien de : Unitaid, Office of U.S. Foreign Disaster Assistance (OFDA), l’Agence française de développement (AFD) et la Direction générale de la protection civile européenne et des opérations d’aide humanitaire (ECHO).