Dans ses 12 pays d’intervention, ALIMA collabore avec les Ministères de la santé pour la prise en charge de malades de COVID-19 en Afrique. Au Sénégal, les équipes d’ALIMA viennent en appui au Centre de Traitement COVID-19 de l’Hôpital de Fann. Cet appui en matériel médical et en ressources humaines vise à prévenir et contrôler les risques d’infections dans l’hôpital et limiter la propagation du virus au sein de la population. Six personnes des équipes d’ALIMA sont actuellement sur le site et les travaux de triage à l’entrée de l’hôpital ont démarré.
Se préparer à l’accueil des malades
ALIMA a commencé les discussions avec l’Hôpital de Fann de Dakar deux semaines avant l’arrivée du premier cas confirmé de coronavirus, afin de se préparer à intervenir. Au Sénégal, tous les cas déclarés doivent être traités en milieu hospitalier, de manière à enlever les malades de la forte promiscuité de leur milieu familial, et casser ainsi la chaîne de transmission. La capacité d’accueil de l’Hôpital de Fann est actuellement de 71 lits et 10 lits de réanimation. L’objectif pour le Ministère de la Santé sénégalais est d’augmenter le nombre de lits, ainsi que les capacités de réanimation déjà existantes. A la date du 2 avril, on enregistrait 207 cas confirmés au Sénégal, dont 2 étaient en état grave, c’est à dire qu’ils nécessitaient une oxygénothérapie ou des soins de réanimation.
Le circuit du patient
Lorsqu’un patient est admis à l’Hôpital universitaire de Fann de Dakar, il est directement référé par une ambulance à l’unité de triage du Centre de Traitement COVID.
« A l’entrée de l’unité COVID, le patient est directement investigué et pris en charge par du personnel médical qui va ensuite le transférer dans une chambre individuelle, où l’équipe médicale du Centre de Traitement pourra lui apporter les soins nécessaires », informe Nicolas Mouly, Responsable du Service Urgences et Ouvertures.
Concernant l’arrivée du pic de l’épidémie de COVID-19 au Sénégal, Nicolas Mouly explique : « Nos équipes suivent la tendance épidémiologique de tous les autres pays, où il y a un délai entre 4 et 6 semaines avant d’avoir une augmentation vraiment brutale du nombre de cas… Nous pensons arriver dans cette phase-là au Sénégal d’ici une dizaine de jours ».
Des besoins très importants
Le challenge actuel est d’approvisionner le plus possible de matériel médical, de matériel de protection individuelle et de trouver les ressources humaines, médicales et logistiques, qui pourront aider à gérer le flux de patients.
« Concernant les stocks de l’Hôpital de Fann, nous sommes loin du niveau de production qu’on a dans les pays européens, qui sont eux-mêmes débordés. », explique Nicolas Mouly, avant d’ajouter : « Nous essayons par tous les moyens de trouver des sources d’approvisionnement. Il y aura surement des solutions de productions locales, mais il va falloir faire ça à très grande échelle. Pour le moment, nous nous tournons vers les pays asiatiques qui ont passé le pic de l’épidémie et qui ont des masques disponibles ».
Découvrez notre photo-reportage à l’Hôpital de Fann de Dakar :
A l’entrée de l’Hôpital universitaire de Fann de Dakar, la température des visiteurs est vérifiée avant de pouvoir accéder à l’hôpital. Le 1er avril 2020, Dakar, Sénégal. © John Wessels / ALIMA
Habillage d’Astou Diop, infirmière pour le Ministère de la Santé sénégalais, avant d’effectuer des contrôles sur les patients infectés à l’Hôpital universitaire Fann de Dakar. Avant de pouvoir entrer dans la zone rouge, où se trouvent les patients atteints du COVID-19, elle doit revêtir son Équipement de Protection Individuelle (EPI) pour éviter tout risque de contamination. © John Wessels / ALIMA
Dans la zone rouge de l’Hôpital universitaire de Fann de Dakar, où sont pris en charge les patients atteints du COVID-19, Astou Diop, une infirmière du Ministère de la Santé sénégalais, vêtue d’un Équipement de Protection Individuelle s’apprête à aller voir les patients infectés par le virus. © John Wessels / ALIMA
Un hygiéniste travaillant avec le Ministère de la Santé sénégalais, porte son Équipement de Protection Individuelle (EPI) pour aller désinfecter la zone où sont accueillis les patients atteints du virus COVID-19. Les équipes médicales mises en place à l’Hôpital universitaire de Fann de Dakar et soutenues par ALIMA, doivent, pour se protéger et éviter toute contamination, obligatoirement porter leur EPI. © John Wessels / ALIMA
*Le projet d’ALIMA en appui à l’Hôpital de Fann a notamment reçu le financement d’UNITAID qui soutient ALIMA au Sénégal mais également au Niger, Mali, Burkina Faso, et en Guinée pour répondre à la demande en oxygénothérapie. Au Sénégal, le soutien d’UNITAID permettra plus précisément de renforcer les mesures de prévention et de contrôle du triage et des infections.
Pour en savoir plus, lire les interviews de nos équipes :
Nicolas Mouly, Responsable du Service Urgences & Ouvertures d’ALIMA
Dr Papys Lame, Responsable Médical pour le Service Urgences & Ouvertures d’ALIMA
Lire notre communiqué de presse
Photo de couverture : © John Wessels / ALIMA