Oumy Mbaye, en route pour l’aéroport de Dakar, afin de réceptionner du matériel respiratoire pour appuyer le Ministère de la Santé au Sénégal dans la lutte contre le COVID-19. ALIMA collabore avec l’hôpital de Fann de Dakar afin de soigner les patients confirmés tout en agissant pour la prévention et le contrôle des infections.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre travail de logisticienne et quels en sont les enjeux ?
Mon travail consiste à apporter un support aux projets sur les différentes missions d’ALIMA. Ce support se matérialise par des commandes de médicaments et d’équipements médicaux et logistiques que nous faisons pour le terrain. Ensuite, je coordonne les expéditions avec le fournisseur et transitaire, depuis l’Europe généralement, jusqu’aux destinations finales en Afrique. Mis à part cela, lors des opérations d’approvisionnement, je veille à ce que les toutes les procédures ALIMA soient bien appliquées, tant au niveau de nos missions sur le terrain qu’au siège. Ce respect des procédures garantit une utilisation transparente des ressources qui nous sont allouées par nos partenaires et donateurs.
Dans le contexte de l’épidémie de COVID-19, ALIMA a reçu du matériel respiratoire pour soutenir l’action du Ministère de la Santé au Sénégal. Quelles ont été les différentes étapes avant la réception ? Quelles ont été les difficultés/challenges rencontrés ?
Oumy Mbaye, devant le chargement du matériel respiratoire, notamment de concentrateurs d’oxygène, destiné au Ministère de la Santé sénégalais pour lutter contre le COVID-19.
La pandémie du COVID-19 a bousculé toutes nos habitudes et certitudes. Très rapidement, les frontières se sont vues fermées et plusieurs gouvernements ont émis des restrictions à l’export d’items critiques comme les matériels de protection et certaines molécules de médicaments. Ces pays, en Europe notamment, sont les sources d’approvisionnements régulières de nos projets.
Il a fallu très rapidement s’adapter et trouver de nouvelles solutions pour garantir à nos équipes sur le terrain une sécurité dans leurs activités. Nous avons eu l’opportunité de pouvoir se sourcer directement chez les producteurs de respirateurs par exemple, en Chine ou aux USA.
L’acheminement de ces matériels a été et reste un enjeu majeur, du fait de la perturbation de l’ensemble du réseau aérien au niveau mondial.
Quelles solutions pourraient être mises en place pour mieux faire face à ces challenges ? De quoi avez-vous besoin chez ALIMA?
Afin de faire face à ces difficultés, nous avons cherché de nouvelles sources d’approvisionnement et nous nous sommes également tournés vers la Chine. C’est aujourd’hui un grand challenge car c’est un nouveau marché pour ALIMA, ce sont de nouveaux fournisseurs et de nouvelles manières de procéder. Le grand défi aujourd’hui est de recevoir rapidement sur nos terrains d’intervention les produits commandés avec toute la qualité requise.
Nous nous sommes également allié à d’autres organisations internationales afin de regrouper l’ensemble des marchandises et de mutualiser les rares solutions de transport qui se présentent à nous.
Avez-vous un message à faire passer ?
Je tiens à dire que les équipes d’ALIMA jouent un rôle très important dans la riposte contre le COVID-19 en Afrique et ont mobilisé d’importantes ressources pour cela. Cependant, nous avons toujours besoin du soutien de tous afin d’apporter un support de qualité à nos missions touchées par cette pandémie. ALIMA a besoin de ressources humaines de qualité pour face à cette épidémie et a lancé une campagne de recrutement. Des centaines de postes sont à pourvoir : Rejoignez-nous ! Et si vous souhaitez nous aider à obtenir plus de matériels respiratoires en Afrique, vous pouvez faire un don.
Un grand merci à Oumy Mbaye pour cette interview, ainsi qu’au personnel d’ALIMA qui tous les jours sur le terrain luttent contre le COVID-19 et d’autres maladies dans des contextes de crises humanitaires et d’urgence.
Photo de couverture : Cora Portais / ALIMA