1. Qu’est-ce que le Mpox (variole du singe) ?
Le Mpox, connu également sous le nom de variole du singe, est une zoonose, c’est-à-dire une maladie infectieuse transmise de l’animal à l’homme. Identifiée pour la première fois chez l’homme en 1970 en République Démocratique du Congo (RDC), elle est causée par un virus de la famille des orthopoxvirus, similaire au virus de la variole humaine. Le Mpox est endémique dans certaines régions d’Afrique centrale et de l’Ouest, où des épidémies localisées se produisent régulièrement. Bien que la maladie ait principalement touché l’Afrique par le passé, des cas récents dans d’autres régions du monde ont suscité une préoccupation mondiale.
2. Quels sont les symptômes du Mpox ?
Les symptômes du Mpox commencent généralement par une fièvre accompagnée de frissons, de maux de tête, de douleurs musculaires et de fatigue. Des adénopathies (gonflements des ganglions lymphatiques) peuvent également survenir, en particulier au niveau du cou, des aisselles et de l’aine. Après environ deux jours de fièvre, une éruption cutanée apparaît, souvent débutant sur la face, dans la bouche puis s’entendant sur le tronc, et aux membres (paumes des mains et plantes des pieds). L’éruption évolue de taches plates à des boutons surélevés, puis à des vésicules remplies de liquide, et finalement à des croûtes qui tombent au bout de deux à trois semaines. La présentation clinique peut varier, et certains cas récents ont montré des lésions cutanées limitées à la région génitale sans symptômes initiaux.
3. Comment se transmet le Mpox ?
Le Mpox se transmet par contact direct avec les fluides corporels d’un animal ou d’une personne infectée, ainsi que par des objets contaminés, comme les draps ou les vêtements. Bien que la transmission de l’animal à l’homme soit plus courante, la transmission interhumaine est également possible, bien que généralement limitée. Le virus peut se propager par des gouttelettes respiratoires lors de contacts étroits prolongés, mais aussi par des contacts directs avec des lésions cutanées ou des muqueuses. On note aussi une transmission sexuelle.
© Guerchom Ndebo / ALIMA
4. Qui est le plus à risque de contracter le Mpox ?
Les personnes vivant dans des zones endémiques ou en contact étroit avec des animaux sauvages sont plus à risque de contracter le Mpox. Les épidémies récentes ont également montré une prévalence accrue parmi les communautés MSM (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes), en raison de modes de transmission impliquant des contacts proches et intimes. Les enfants et les personnes immunodéprimées sont également plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie.
5. Quels sont les traitements disponibles pour le Mpox ?
Le traitement du Mpox est principalement symptomatique, visant à soulager les symptômes et à prévenir les complications. Dans la plupart des cas, la maladie se résout spontanément en deux à trois semaines. Certains antiviraux peuvent être utilisés, bien que les preuves de leur efficacité contre le Mpox soient limitées. En cas de besoin, l’immunisation passive avec des immunoglobulines spécifiques peut également être envisagée.
Comprendre l’épidémie de Mpox
Posted by ALIMA on Tuesday, Mai 5, 2024
6. Où en est-on des vaccins contre le Mpox ?
Deux vaccins sont utilisés pour lutter contre le Mpox, tous deux recommandés par le Groupe stratégique consultatif d’experts sur la vaccination (SAGE). L’OMS recommande ces vaccins uniquement pour les personnes à risque, telles que celles ayant eu un contact étroit avec des personnes infectées ou appartenant à des groupes particulièrement exposés au virus. L’organisation ne conseille pas de campagne de vaccination de masse pour le moment.
Le CDC Afrique évalue qu’il y a environ 200 000 doses disponibles, alors qu’il en faudrait au moins 10 millions, selon les plans de vaccination des pays concernés.
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7. Pourquoi les autorités s’inquiètent-elles du virus Mpox ?
Les autorités sanitaires mondiales s’inquiètent de la propagation croissante du Mpox en dehors des zones endémiques traditionnelles, ce qui suggère une capacité accrue du virus à se transmettre entre humains. L’épidémie actuelle présente des caractéristiques inquiétantes (nouvelle souche, que les chercheurs ont appelé “clade Ib”, qui semble plus virulente), notamment une propagation géographique étendue et un mode de transmission possiblement plus efficace, y compris par des contacts sexuels. Elle atteint plus les enfants avec une létalité élevée. Avec cette nouvelle souche, on note aussi beaucoup d’effets secondaires (oculaires, cutanés ou génitaux) après la guérison. L’OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale pour mobiliser les ressources nécessaires à la lutte contre ce virus émergent.
8. Mpox : que change le déclenchement du plus haut niveau d’alerte par l’OMS ?
Le déclenchement du plus haut niveau d’alerte par l’OMS pour le Mpox reflète la gravité de la situation et la nécessité d’une réponse coordonnée à l’échelle mondiale. Cela signifie que les pays doivent intensifier la surveillance, renforcer les capacités de diagnostic, et se préparer à gérer une augmentation possible des cas. Cette alerte vise également à sensibiliser le public et les professionnels de la santé pour prévenir une propagation plus large du virus.
9. Mpox : que faire pour éviter une pandémie mondiale ?
Pour éviter que le Mpox ne devienne une pandémie mondiale, il est crucial de détecter les cas rapidement, d’isoler les personnes infectées, et de suivre de près leurs contacts. La vaccination des populations à risque, associée à une sensibilisation accrue et à des mesures de prévention communautaires, est également essentielle. La recherche continue sur les modes de transmission et les mutations du virus est primordiale pour adapter les stratégies de lutte contre la maladie.
10. Quelles sont les mesures à prendre si l’on pense être infecté par le Mpox ?
Si une personne pense être infectée par le Mpox, elle doit immédiatement se mettre en isolement pour éviter de propager le virus. Elle doit consulter un professionnel de santé pour un diagnostic et suivre les recommandations pour le traitement et l’isolement. Les contacts proches doivent être informés pour qu’ils puissent se faire surveiller ou se faire vacciner si nécessaire. Une hygiène rigoureuse, comme le lavage fréquent des mains et la désinfection des surfaces, est également importante pour réduire le risque de transmission.
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