« Nous avons eu la confirmation vendredi que les prélèvements effectués par nos équipes étaient positifs à la fièvre hémorragique de la Vallée du Rift », explique Dr Oumarou Maidadji, coordinateur médical pour ALIMA.
En collaboration avec le ministère de la Santé, ALIMA a mis en place une structure de prise en charge à Tchintabaraden, la zone la plus touchée par l’épidémie. « La priorité pour l’instant est de tout mettre en œuvre pour soigner les cas suspects et confirmés, éviter que la maladie ne se propage et que d’autres personnes ne soient contaminées », explique Dr Maidadji.
Dès le 22 août, les équipes d’ALIMA ont été alertées suite à l’apparition des premiers cas suspects de fièvre hémorragique à Ingall et Tchintabaraden alors qu’elles procuraient des soins aux populations nomades. ALIMA a hospitalisé en urgence 26 malades depuis le début de l’épidémie. Aujourd’hui, les équipes médicales tentent de localiser les personnes infectées pour leur procurer des soins d’urgence car le taux de mortalité se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l’apparition des symptômes.
« Malheureusement, les 52 cas graves officiellement recensés à l’heure actuelle ne représenteraient que la face émergée de l’iceberg. », s’inquiète Dr Maidadji.
La fièvre de la Vallée du Rift est une maladie transmise principalement aux hommes au contact de substances animales infectées telles que le sang ou d’autres fluides ou organes. Elle se répand aussi par la consommation de lait cru, un aliment important chez les nomades de la région.
« La fièvre de la Vallée du Rift peut aussi se transmettre à la suite de piqûres de moustiques, le plus souvent des Aedes. Nous recommandons donc la destruction des gîtes de ponte de moustiques ».
Grâce à son partenariat avec l’ONG locale BEFEN (Bien Etre de la Femme et de l’Enfant au Niger), ALIMA a très rapidement mobilisé une équipe médicale expérimentée composée de 5 médecins et une douzaine de promoteurs de la santé d’origine nigérienne maîtrisant diverses langues locales. Cette équipe a mis en place une clinique mobile qui sillonne les différentes communes pour diffuser des messages de santé publique afin d’éviter la propagation de l’épidémie. « La sensibilisation est une étape essentielle pour contenir la propagation de l’épidémie. A l’approche de la fête annuelle des éleveurs, la vigilance reste cruciale ».