Chaque année, entre juillet et novembre, le nombre de cas de paludisme augmente en raison de fortes pluies dans toute la région. La situation est exacerbée par le conflit de décembre 2013, qui a contraint plus de 3,5 millions de personnes à fuir leur foyer, et par des pénuries alimentaires généralisées. En outre, le système de santé a été affaibli dans de nombreuses régions et des problèmes de sécurité rendent difficile l’accès aux centres de santé fonctionnels restants. Rares sont les pharmacies qui ont encore des médicaments en stock, et les familles n’ont pas les moyens de les acheter.
“Nous cherchons à nous rapprocher des communautés grâce aux cliniques mobiles, car pendant la saison des pluies, il y a des inondations; les routes sont en mauvais état et l’accès aux soins de santé représente un défi majeur ”, a déclaré Mathieu Kinde, coordinateur de projet pour ALIMA à Aweil. “En même temps, le paludisme fait vraiment souffrir les gens. C’est pourquoi il est important d’aller vers eux, de les atteindre, afin que nous puissions les tester et les traiter.”
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme que le paludisme est la cause première de mortalité au Soudan du Sud, avec plus de 1,3 million de personnes infectées dans tout le pays depuis janvier. Près de 220 personnes meurent chaque semaine de cette maladie mortelle, mais guérissable, qui se transmet par la piqûre de moustiques infectés.
Depuis qu’ALIMA a débuté sa campagne de cliniques mobiles dans l’état d’Aweil, au nord-ouest du Soudan du Sud, en août, plus de 46 000 patients des villages de Panthou, Maper et Guengkou ont été testés pour le paludisme à l’aide d’un test de dépistage rapide. Environ 85% d’entre eux ont été testés positifs, et ALIMA a jusqu’ici traité gratuitement 39 000 patients en ambulatoire. Les équipes ont également hospitalisé près de 600 patients souffrant de paludisme grave au centre de traitement d’ALIMA de 15 lits, à Panthou.
“Outre les besoins humanitaires, la population doit faire face à la pénurie de moustiquaires et de médicaments dans les centres de soins de santé primaires”, explique Mathieu Kinde.
Les patients qui ont été testés positifs au paludisme simple reçoivent un traitement de trois jours qu’ils peuvent suivre à la maison. Il leur est conseillé de retourner à la clinique après 3 jours si leur santé ne s’améliore pas, ou à tout moment si nécessaire. Les cas graves avec complications sont référés à l’hôpital civil d’Aweil ou hospitalisés au centre de santé primaire de Panthou.
A chaque arrêt de la clinique mobile, les promoteurs de santé d’ALIMA rappellent aux personnes quels sont les premiers signes et les symptômes du paludisme, ainsi que les mesures de prévention, telles que l’évacuation des eaux stagnantes, la mise en place de moustiquaires pour dormir et le port de vêtements à manches longues au crépuscule et au lever du jour pour éviter les piqûres.
En plus du paludisme, les équipes des cliniques mobiles traitent les patients pour d’autres problèmes de santé, tels que la diarrhée, les lésions cutanées, les infections respiratoires et les vers.
ALIMA (the Alliance for International medical Action) est une organisation médicale humanitaire qui travaille main dans la main avec un réseau d’organisations médicales locales pour fournir des soins de santé de qualité aux personnes les plus vulnérables lors de situations d’urgence et de crises chroniques. ALIMA et ses partenaires mènent également des recherches de pointe pour améliorer la médecine humanitaire.
Basée à Dakar, au Sénégal, ALIMA a traité plus de 2 millions de patients dans 12 pays depuis sa création en 2009 et lancé 10 projets de recherche axés sur la malnutrition, le paludisme et le virus Ebola.
Au Soudan du Sud, ALIMA et son partenaire local, AFOD (Action for Development), ont démarré leurs opérations à l’hôpital de Raja en mai 2017. Depuis lors, des équipes médicales ont fourni des soins gratuits à plus de 11 000 patients à Raja. Les cliniques mobiles ont commencé à atteindre les populations locales à l’extérieur de la ville de Raja en juillet.
ALIMA a également commencé à fournir des services de santé à Aweil en août et a traité plus de 39 000 patients contre le paludisme.
Ce projet est possible grâce à un généreux don de l’USAID, du peuple américain.