ALIMA intensifie sa réponse alors que la malnutrition atteint son pic dans l’Etat de Borno au Nigeria

Face à une forte hausse de la malnutrition infantile dans l’État de Borno, ALIMA renforce ses capacités de prise en charge. Alors que des milliers d’enfants sont en danger, nos équipes intensifient leurs efforts pour sauver des vies, en collaboration avec les autorités locales et avec le soutien d’ECHO et de l’UNICEF.

Le personnel d’ALIMA au Borno a constaté une forte augmentation de la malnutrition infantile en juin ; 1292 enfants sévèrement malnutris ont été admis et traités dans les structures de la région soutenues par ALIMA. Parmi eux, 516 enfants ont été admis et pris en charge dans les deux unités nutritionnelles thérapeutiques (UNT) gérées en partenariat avec l’Hôpital Universitaire de Maiduguri et l’Hôpital Maryam Abacha. Selon les rapports de l’OCHA et de l’UNICEF, alors que la période de soudure de 2025 débute au Nigeria, une crise humanitaire alarmante menace les États de Borno, d’Adamawa et de Yobe affectés par le conflit. On estime que 4,6 millions de personnes seront confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence d’insécurité alimentaire, et plus de 2,6 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë, dont 1 million qui pourraient souffrir de malnutrition aiguë sévère mettant leur vie en danger. Une action des plus urgentes est indispensable. Pour faire face à la crise à venir, ALIMA renforce sa capacité de traitement de la malnutrition.

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Un enfant est examiné par un médecin au sein de l’unité nutritionnelle thérapeutique (UNT) soutenue par ALIMA à l’hôpital universitaire de Maiduguri, dans l’État de Borno, au Nigeria. Photo, © Yvonne Etinosa / ALIMA

Selon l’UNICEF, environ 420 000 enfants nigérians de moins de 5 ans meurent chaque année de malnutrition aiguë sévère (MAS). La période de pic de malnutrition au Nigeria, qui se déroule généralement de mai à octobre, a déjà commencé dans l’État de Borno, au nord-est du pays, provoquant une augmentation alarmante de la malnutrition aiguë. De janvier à mai, plus de 96 000 cas de malnutrition aiguë sévère (MAS) ont été signalés au Borno. Les zones de Jere et Maiduguri ont enregistré les chiffres les plus élevés, avec respectivement 21 000 et 15 000 cas. Selon un rapport de l’OCHA publié en 2025, cette augmentation est due aux conflits et à l’insécurité, aux déplacements de population et au manque de financement.

Des soins hospitaliers essentiels fournis alors qu’ALIMA s’associe aux autorités locales pour combattre la malnutrition

En réponse au pic, ALIMA (The Alliance for International Medical Action) a renforcé son intervention médicale au sein de l’unité nutritionnelle thérapeutique Maryam Abacha à Maiduguri.

ALIMA, qui soutient déjà les activités de santé et de nutrition aux niveaux primaire et secondaire (cliniques et hôpitaux) dans la zone administrative locale de Jere (cliniques de Shuwari, Muna, Custom House) ainsi qu’à l’unité nutritionnelle thérapeutique de l’Hôpital Universitaire de Maiduguri et à l’hôpital Maryam Abacha dans la zone de Maiduguri, étend sa capacité d’accueil à l’hôpital Maryam Abacha pour faire face à l’augmentation du nombre d’enfants sévèrement malnutris qui arrivent dans les structures soutenues par ALIMA. Rien qu’en juin, 516 enfants ont été admis. Ce passage de 50 à 200 lits à l’hôpital Maryam Abacha a permis à ALIMA de fournir des soins hospitaliers essentiels, de stabiliser les cas les plus fragiles et de prévenir la mortalité infantile pendant la période de pic.

« Depuis juin et le début de la période de pic, nous constatons une augmentation alarmante du nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, et nos structures actuelles ne sont tout simplement pas suffisantes », a déclaré Thibault Bayart, coordinateur de projet pour ALIMA à Maiduguri.

« Afin de répondre aux besoins croissants et de garantir des soins de qualité, ALIMA travaille en étroite collaboration avec la direction de l’hôpital et le Ministère de la Santé pour assurer le déploiement de ressources humaines qualifiées et augmenter la capacité d’accueil tout en maintenant une qualité de soins optimale pour nos patients. »

En augmentant sa capacité d’accueil, ALIMA s’assure qu’un plus grand nombre d’enfants puissent recevoir sans délai les soins vitaux dont ils ont urgemment besoin.

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Des mères avec leurs enfants admis à l’UNT soutenue par ALIMA à l’Hôpital Universitaire de Maiduguri, dans l’État de Borno, au Nigeria, où leurs enfants sont pris en charge pour malnutrition. Photo © Yvonne Etinosa / ALIMA

« Beaucoup des enfants que nous admettons arrivent dans un état critique, souvent avec des complications telles que des infections ou une déshydratation sévère », a déclaré le Référent Médical d’ALIMA, Dr Christian Ntowa. Il a ajouté : « En raison de l’accès limité aux soins de santé dans les communautés, de nombreuses familles se tournent vers des remèdes traditionnels ou cherchent de l’aide auprès de sources de soins non professionnelles dans leurs communautés. En conséquence, l’état des enfants s’aggrave avant leur arrivée dans la structure. »

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Un agent de santé distribue du lait thérapeutique aux enfants admis dans l’unité de stabilisation de l’UNT soutenue par ALIMA à l’Hôpital Universitaire de Maiduguri, dans l’État de Borno, au Nigeria. Photo © Yvonne Etinosa / ALIMA

Les efforts d’ALIMA vont au-delà des soins hospitaliers : les équipes de Maiduguri renforcent le dépistage communautaire, les programmes de sensibilisation, les services ambulatoires de prise en charge nutritionnelle ainsi qu’une approche communautaire pour la détection précoce.

Grâce à ces interventions au niveau communautaire, ALIMA vise à réduire le nombre d’enfants qui arrivent dans un état critique en identifiant et en traitant la malnutrition à un stade précoce. En soutenant les systèmes de santé locaux et en améliorant l’accès aux soins, ALIMA cherche également à détecter les cas le plus tôt possible et à réduire les complications graves.

Ces activités sont rendues possibles grâce au financement d’ECHO et de l’UNICEF.