Au cœur du conflit soudanais : ALIMA sauve des vies au Darfour Nord

Alors que la crise s’aggrave, marquée par la violence, les déplacements et la mort, ALIMA poursuit ses opérations vitales au Nord-Darfour, l’une des régions les plus touchées du Soudan.

Deux ans après l’éclatement du conflit au Soudan en avril 2023, la crise ne cesse de s’aggraver — battant des records tragiques :

Le plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde ; près de 13 millions de personnes contraintes de fuir leur foyer en quête de sécurité. Plus de 30 millions de personnes, soit 3 Soudanais sur 5, ayant besoin d’une aide humanitaire, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays. Le Soudan est donc confronté à l’une des plus grandes crises liées à la faim et aux déplacements de population au monde. Et au-delà des déplacements de masse à l’intérieur du Soudan, les pays voisins sont également touchés quand les Soudanais franchissent les frontières du Soudan du Sud, de l’Éthiopie, de l’Égypte et du Tchad.

Derrière chacun de ces chiffres, il y a de vraies personnes, des familles et des communautés dont la vie est en jeu.

« Nous n’avions d’autre choix que de fuir : le périple d’un père en quête de sécurité »

Jabir Issa Mohamed, enseignant et père du petit Awal, âgé d’un an, s’est rendu dans un centre de santé soutenu par ALIMA à Tawila. D’une voix fatiguée par les nombreux jours de marche sous une chaleur accablante, il raconte son histoire :

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Jabir Issa Mohamed et Awal, au dispensaire soutenu par ALIMA, dans le camp de personnes déplacées de Rwanda B, le 20 mars 2025, à Tawila, Nord-Darfour. © ALIMA

« Quand la guerre a commencé, des gens ont été tués, d’autres ont fui, y compris mes amis et mes voisins. Les écoles ont été vandalisées et les enfants n’ont pas été épargnés non plus. L’école où j’enseignais est aujourd’hui un refuge pour les personnes déplacées, d’autres écoles ont été transformées en garnisons militaires. Il n’y a plus d’enseignement. »  

Avant la guerre, Jabir était professeur de langues dans l’une des écoles primaires soudanaises de la ville d’El Fasher. Quand le conflit a éclaté, toutes les écoles ont été fermées et abandonnées ; il s’est retrouvé sans emploi et déplacé.

« Lorsque mon fils est né, la situation s’est aggravée avec l’intensification des hostilités. Craignant pour notre sécurité, nous avons fui vers un petit village voisin. Après six mois, les conditions de vie sont devenues insupportables à cause du manque de travail, d’argent et de nourriture. J’ai dû déplacer ma famille à Tawila. »

Au centre de santé soutenu par ALIMA à Tawila, Awal a été diagnostiqué avec une Infection Respiratoire Aiguë (IRA) et de la diarrhée. Il a reçu des antibiotiques, des sels de réhydratation orale et des conseils de santé, et une visite de suivi prévue une semaine plus tard. Selon l’OMS, la diarrhée et les IRA sont les principales causes de décès chez les enfants de moins de cinq ans dans le monde, faisant plus de 400 000 victimes chaque année en Afrique.

En première ligne au Soudan : les équipes d’ALIMA bravent le conflit pour soigner les patients

ALIMA accompagne et soutient 40 membres du personnel du ministère soudanais de la Santé, chargés de gérer le nombre écrasant de patients dans les hôpitaux et les cliniques mobiles. Malgré les risques, les équipes d’ALIMA et le personnel local continuent à travailler avec un dévouement sans faille, en élargissant les services de santé à Tawila et en déployant des équipes mobiles pour répondre aux besoins de la population déplacée qui augmente. Dans ce paysage marqué par la guerre et la famine, ils fournissent des soins de santé essentiels, pédiatriques et de santé maternelle. 

Le Dr Sékou Condé, Chef de Mission pour le Soudan, explique les difficultés rencontrées sur le terrain : « En ce moment l’hôpital saoudien, le seul en état de fonctionner dans la ville, est le point focal de notre travail. ALIMA y soutient le personnel local. Ils traitent les enfants souffrant de malnutrition sévère avec complications au centre de stabilisation et prennent en charge les enfants de moins de cinq ans au service pédiatrique. Nos équipes ont dû relever le défi de se relocaliser plusieurs fois dans différentes structures de santé en raison de l’insécurité croissante et des installations sanitaires endommagées. Mais elles sont restées sur place, veillant à ce que les populations déplacées et hôtes reçoivent les soins dont elles ont besoin. » 

Les quatre cliniques mobiles d’ALIMA et les centres de soins primaires sont de véritables bouées de sauvetage. Les centres de santé d’El Fasher et de Tawila assurent en moyenne 500 consultations par jour, traitant la malnutrition, les blessures et les urgences médicales pour les enfants hospitalisés en pédiatrie.

Au-delà du centre de santé : la longue marche vers la sécurité

Même après que son enfant ait reçu des soins médicaux, Jabir n’était pas entièrement soulagé. Car la lutte pour la sécurité doit se poursuivre.

Depuis 2021, ALIMA travaille à soutenir les services de santé et de nutrition du Soudan, en se concentrant sur les populations les plus vulnérables : les enfants, les femmes et les personnes âgées. Aujourd’hui, ALIMA, en partenariat avec GOAL et soutenue par les opérations de la Protection civile et de l’aide humanitaire de l’Union européenne (ECHO), fournit des soins vitaux à des milliers de personnes au Darfour du Nord et à Kadugli, dans le Kordofan du Sud. Ces efforts se déroulent au cœur d’une crise qui continue de s’aggraver sans aucun signe d’amélioration.

Photo de couverture : © AFP

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