Le changement climatique en Afrique

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L’Afrique est le continent le plus vulnérable face aux conséquences du dérèglement climatique ou changement climatique – nommé par abus de langage « réchauffement climatique ». Sécheresses, inondations, incendies, crues… Les manifestations du changement climatique sont en effet nombreuses, protéiformes et affectent sévèrement des populations dont les capacités d’adaptation sont souvent faibles. Sur le terrain, les acteurs humanitaires constatent l’augmentation drastique des besoins humanitaires, notamment dans le domaine de la santé.

Quelles conséquences du changement climatique en Afrique

Alors qu’historiquement, l’Afrique est le continent le moins responsable des émissions de gaz à effets de serre (moins de 4 % du total mondial), il en paie pourtant le prix fort. Les événements météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses et les grandes pluies, mal réparties, affectent directement la vie des populations, en particulier les femmes et les enfants, plus vulnérables face aux chocs.

Les populations sont d’autant plus fragilisées que les conséquences du changement climatique s’ajoutent à des crises déjà présentes, économiques, sociales et politiques, en plus de la dégradation du contexte sécuritaire qui conduit des millions de personnes à quitter leurs terres et avec elles, leurs moyens de subsistance. D’ici à 2050, la Banque mondiale prévoit que le dérèglement climatique pourrait pousser 216 millions de nouvelles personnes à quitter leur foyer – contre 25 millions aujourd’hui.

Le rapport du GIEC montre que l’agriculture subit de manière très sensible les conséquences du changement climatique. Selon les experts, les rendements agricoles chutent significativement depuis 1960. Ils affirment que si le réchauffement mondial dépassait les 2°C, au Niger par exemple, la production de denrées alimentaires chuterait encore de 25 %.

Or le travail de la terre est un secteur central pour le continent. On estime qu’au Sahel, deux tiers de la population travaille la terre. Elle est donc un moyen de subsistance pour chacun et un moyen de nourrir les bouches du pays.

Quels impacts du changement climatique sur la santé des populations

Au milieu de l’année 2023, Le Programme alimentaire mondial (PAM) déclarait que près de 76,7 millions de personnes d’Afrique de l’Est étaient en situation d’insécurité alimentaire, un chiffre en baisse par rapport à 2022, mais toujours alarmant. « L’impact de la sécheresse de 2020-2023 persistera probablement pour une longue durée, car des moyens de subsistance ont été détruits et 23,4 millions de personnes ont été exposées à l’insécurité alimentaire dans les régions affectées par la sécheresse ».

Pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, le PAM annonçait que le niveau de l’insécurité alimentaire atteignait un niveau sans précédent depuis dix ans, touchant 47,2 millions de personnes pendant la période de soudure (période entre deux récolte durant laquelle les réserves sont épuisées), de juin à août 2023. 

Des taux de malnutrition aiguë records

La situation nutritionnelle de populations déjà vulnérables se dégrade. Les taux de malnutrition ont également connu une augmentation alarmante. Selon l’analyse de la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé de mars 2023 :

  • 16,5 millions d’enfants de moins de 5 ans seront confrontés à la malnutrition aiguë en 2023, dont 4,8 millions d’enfants souffriront de la forme sévère ;

  • la malnutrition aiguë globale a augmenté de 83 % par rapport à la moyenne de la période 2015-2022.

Résurgence des épidémies et émergence de maladies rares

Les sécheresses accentuent les tensions autour de cette ressource de plus en plus rare : l’eau. Son manque augmente les risques d’épidémies comme le choléra et la rougeole par exemple, responsables d’une forte morbidité, surtout chez les enfants de moins de 5 ans.

Selon le rapport du GIEC, « au-dessus de 2°C de réchauffement climatique, la répartition et la transmission saisonnière de maladies à transmission vectorielle (Ndlr : paludisme, dengue, fièvre jaune, …) risque d’augmenter. Cela va exposer des dizaines de millions de personnes, principalement à l’ouest du continent, à ces maladies ». Les experts estiment que 15 personnes de plus pour 100 000 mourront de ces maladies sur le continent si la température globale augmentait de plus d’1,5°C.

Au-delà des pathologies existantes et de leur persistance (voire de leur expansion), de nouvelles maladies émergent en réaction directe aux activités humaines polluantes. La déforestation, la mauvaise gestion des déchets, la hausse de la température de l’air et de l’eau ou encore la disparition de la biodiversité favorisent le développement de maladies comme Ebola, la fièvre de Lassa, la fièvre de Marburg ou la fièvre Crimée-Congo.

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© Patrick Meinhardt / ALIMA

ALIMA s'engage pour réduire l’impact des changements climatique sur la santé

Le changement climatique et ses effets dévastateurs sur les populations restent un des défis majeurs du siècle, auxquels tous les acteurs de la réponse humanitaire sont confrontés.

La multiplication et l’aggravation des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations…) ont de multiples conséquences et participent, dans les pays où ALIMA intervient, aux déplacements massifs des populations, à la dégradation de leurs conditions de vie et à l’accroissement de leur vulnérabilité. C’est dans ce contexte qu’ALIMA a souhaité mesurer l’impact de ses actions pour mieux appréhender son rôle dans le dérèglement climatique et réduire son empreinte sur les communautés et les écosystèmes.

L’Assemblée Générale d’ALIMA opte le 17 octobre 2020 pour la modification de sa charte et y intègre l’engagement de réduire son empreinte environnementale. L’organisation se décide à mettre en place des pratiques plus durables pour réduire l’impact de ses actions à l’échelle de ses pays d’intervention, tout en encourageant ses partenaires à la suivre dans son action environnementale.

Début 2021, ALIMA s’engage aux cotés du Climate Action Accelerator (CAA) pour appuyer la mise en œuvre d’un système de mesure et de monitoring de son empreinte carbone et la création de la feuille de route
environnementale
qui servira de modèle de conduite pour respecter ses engagements.

→ Tout savoir sur l’action environnementale d’ALIMA 

14 millions

c’est le nombre de personnes qui meurent chaque année à cause d’une maladie infectieuse. 

335

c’est le nombre de maladies infectieuses émergentes qui ont été détectées entre 1940 et 2004.

70 %

de ces maladies sont des zoonoses, donc issues d’un virus d’origine animale et franchissent la barrière de l’espèce pour atteindre les humains.
(Source : Institut Pasteur)

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