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L’épidémie de Covid-19 continue réellement de s’accélérer en Afrique et fait craindre une double crise sanitaire

Communiqué de presse

Tout d’abord, parce que la maladie continue d’accélérer sa contagion, et ce malgré les mesures drastiques mises en place extrêmement vite par les Etats.

Depuis 3 semaines, l’Afrique enregistre chaque semaine une augmentation de 50% de cas supplémentaires, ce qui montre qu’elle constitue la région du monde où l’épidémie augmente le plus vite. Au 12 mai, on recense plus de 66 300 cas confirmés et 2 336 décès.

L’analyse des dynamiques de cette pandémie est rendue particulièrement difficile de par des moyens de dépistage réduits, voire inexistants en dehors des grandes villes, ainsi que la faiblesse des capacités et de la fréquentation hospitalière. Malgré cela, dans les 12 pays où les équipes d’ALIMA interviennent, la situation se détériore sans que personne ne sache dire, pour l’heure, si et sous quelle forme il y aura ou non un pic épidémique. Notamment, personne ne sait ce que donnera l’épidémie quand elle atteindra des lieux clos et vulnérables comme les camps de personnes déplacées ou réfugiées.

Une des priorités d’ALIMA dans cette épidémie est d’apporter une aide d’un millier de lits d’hospitalisation avec oxygène et prise en charge médicale adaptée dans 6 pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest (Burkina Faso, Sénégal, Cameroun, Guinée, Nigeria, et République démocratique du Congo).

Ensuite, parce que beaucoup de pays, notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale subissent déjà des crises humanitaires qui risquent de s’aggraver à cause de la crise socio économique provoquée par le Covid-19.

Avant la pandémie, c’était 44 millions de personnes qui avaient besoin d’aide humanitaire en Afrique de l’Ouest et Centrale. Le ralentissement de l’action médicale quotidienne et humanitaire ne fera qu’aggraver cette situation déjà dramatique.

Par exemple, des pays comme le Tchad ou la République démocratique du Congo font face aux plus grandes épidémies de rougeole de leur histoire. L’accès aux traitements médicamenteux essentiels contre le paludisme ou le VIH est à risque selon l’Organisation mondiale de la Santé et pourrait doubler en 2020 la mortalité liée à ces maladies. L’insécurité alimentaire, qui devait concerner 19 millions de personnes en 2020 en Afrique de l’Ouest et Centrale, devrait doubler à cause du Covid-19 selon le dernier appel du Programme Alimentaire Mondial. La malnutrition aiguë sévère qui touche particulièrement l’Afrique subsaharienne pourrait entraîner des conséquences dramatiques pour les enfants de moins de 5 ans et le nombre initial de 4 millions de cas attendus va probablement exploser dans les mois à venir.

« L’épidémie continue de progresser en Afrique et même de s’accélérer. Ajoutée aux difficultés structurelles et aux crises humanitaires préexistantes, la situation des pays les plus fragiles, notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale, requiert un effort sans précédent pour éviter une double catastrophe sanitaire », s’inquiète le Dr Moumouni Kinda, directeur des opérations d’ALIMA.

Maintenir la mobilisation

Si l’on constate indéniablement des éléments positifs sur le rythme de propagation du virus en Afrique par rapport au scénario plus pessimiste qui était envisagé, les facteurs de risques, directs et indirects, et le taux de croissance des cas confirmés doivent nous obliger à maintenir une forte mobilisation sur le terrain et un effort de solidarité vis à vis des populations les plus vulnérables. Conclure dès maintenant que l’Afrique serait à ce stade protégée est dangereux d’un point de vue de la santé publique pour tous ceux qui subiront les conséquences directes et indirectes du Covid-19. Cet effort de mobilisation doit notamment se concentrer vers les Etats les plus fragiles qui connaissent déjà des crises humanitaires.

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Photo de couverture : © Sylvain Cherkaoui / ALIMA

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Mélanie Blond 

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