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NIGERIA : Un soutien urgent est nécessaire pour faire face à l’épidémie de fièvre de Lassa

Communiqué de presse

“Les équipes médicales du Centre Médical Fédéral d’Owo apportent des soins à un nombre important de patients, engendré par l’augmentation rapide du nombre de cas atteints du virus, ces six dernières semaines”, a indiqué le Dr Marie Jaspard, spécialiste des maladies infectieuses pour ALIMA.

“Nous travaillons en étroite collaboration avec le NCDC et les équipes médicales nigérianes pour soutenir le travail effectué à Owo, mais nous avons besoin de ressources supplémentaires sur le terrain dès que possible. Actuellement il y a très peu de soutien financier des bailleurs. A ce jour, il ne nous reste que 4 semaines de financement avant de devoir fermer notre intervention d’urgence”.

La fièvre de Lassa est une fièvre endémique, il y a donc des cas tout au long de l’année. Mais, en raison des déplacements des rongeurs pendant la saison sèche – s’approchant davantage des maisons et contaminant ainsi les gens -, et qui a généralement lieu entre janvier et mai, la fièvre de Lassa devient alors une épidémie. Une épidémie qui tend à s’aggraver chaque année, avec un taux de mortalité élevé.

Cette année, il semblerait que l’augmentation du nombre de cas ait commencé plus tôt. Le NCDC rapporte en effet un total de 585 personnes suspectées d’être atteintes de cette fièvre hémorragique virale depuis le 18 novembre 2018; 106 patients confirmés et 43 décès. Une épidémie a officiellement été annoncée le 22 janvier 2019. Au Centre Médical Fédéral d’Owo (Etat d’Ondo) où ALIMA intervient, plus de 50 cas suspects ont été admis au service dédié à la fièvre de Lassa ces six dernières semaines.

Le nombre élevé de cas a mis à rude épreuve la capacité de traitement, et si le personnel de santé local fait de son mieux pour soigner les patients, les hôpitaux les plus touchés sont débordés. De plus, de nombreux patients, arrivant à des stades avancés de la maladie, nécessitent des soins d’autant plus spécialisés. Les établissements de santé ont maintenant besoin d’une aide soutenue et plus particulièrement de ressources humaines, de fournitures médicales et de médicaments.

“Si le nombre de cas continue d’augmenter, sans financement supplémentaire, le soutien que nous apportons à l’hôpital d’Owo cessera d’ici un mois “, s’inquiète le Dr Marie Jaspard.

Des solutions pour aujourd’hui, demain et pour l’avenir

Outre l’intervention d’urgence qui comprend le soutien à la prise en charge gratuite des patients du Centre Médical Fédéral d’Owo (Etat d’Ondo), ALIMA, en partenariat avec l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM 1219) via le consortium ALERRT (The African coaLition for Epidemic Research, Response and Training) et en coordination avec le NCDC et l’OMS, une équipe de recherche mène depuis avril 2018 un projet de cohorte (LASCOPE). Ce projet vise à mieux comprendre et décrire la maladie, tout en travaillant sur l’évaluation des stratégies thérapeutiques et en préparant les sites à mener de futures  recherches cliniques pour un meilleur traitement contre la fièvre de Lassa.

“La fièvre de Lassa a été découverte il y a plus de 50 ans, mais, parce qu’elle est notamment plus endémique qu’épidémique, elle reste à ce jour une maladie tropicale négligée “, explique le Dr Alexandre Duvignaud de l’Inserm. “Non seulement nous devons mieux comprendre les mécanismes de la maladie, mais nous devons aussi mettre au point de meilleurs outils pour diagnostiquer les cas dès l’apparition des premiers symptômes, évaluer les vaccins candidats afin de prévenir les épidémies futures et améliorer les molécules de traitement afin d’accroître les chances de survie des patients “.

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The Alliance for International Medical Action (ALIMA) est une organisation médicale humanitaire qui travaille main dans la main avec un réseau d’organisation locales pour fournir des soins de qualité aux populations les plus vulnérables dans des situations d’urgences ou des crises récurrentes. Basée à Dakar, au Sénégal, ALIMA a soigné plus de 4 millions de patients dans 12 pays depuis sa création en 2009, et lancé plus d’une douzaine de projets de recherche sur la malnutrition, le paludisme et Ebola. ALIMA bénéficie d’une expérience dans la réponse aux épidémies, notamment avec Ebola en Guinée, la fièvre de la vallée du Rift au Niger, la fièvre de Lassa au Togo et la dengue au Burkina Faso.

ALIMA travaille dans l’état de Borno au nord-est du Nigéria depuis juillet 2016, où nos équipes étaient les premières à apporter des soins médico-nutritionnels aux personnes déplacées internes et les populations hôtes de Monguno. Depuis lors, le programme s’est développé et inclut l’ouverture d’une clinique près du camp de déplacés internes à Muna, dans la banlieue de Maiduguri, qui prodigue des soins de santé primaires aux enfants de moins de cinq ans, et le traitement des cas de malnutrition sévère dans l’unité nutritionnelle thérapeutique du centre hospitalier universitaire de Maiduguri.

En réponse à une épidémie de la fièvre de Lassa déclarée au Nigéria en 2018, ALIMA a pris part à la réhabilitation du centre de traitement de l’hôpital universitaire spécialiste d’Irrua et soutenu la réhabilitation du centre médical fédéral d’Owo dans l’état d’Ondo.

Plus de 284 patients ont été pris en charge.

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La fièvre de Lassa
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale aiguë qui se transmet aux humains via l’urine ou les déjections infectées de rat Mastomys. La transmission d’homme à homme est également possible, par le contact avec les fluides corporels d’une personne infectée, ce qui place les professionnels de santé dans une situation à haut risque d’infection.

Les symptômes de la maladie incluent fièvre, diarrhées, vomissements, douleurs abdominales, maux de gorge et hémorragies. Sans réel diagnostic et traitement, le taux de mortalité de la fièvre de Lassa peut atteindre 30 à 50% pendant une épidémie. Les cas sont mieux pris en charge lorsque les patients sont placés dans des unités d’isolation et traités avec un médicament, la ribavirine.

*Photo: Etinosa Yvonne / ALIMA

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Mélanie Blond 

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