En raison du nombre inhabituellement élevé de patients, les centres de traitement ont du mal à répondre à la demande de lits et au besoin en Ribavirine, le médicament recommandé pour le traitement de la maladie.
«Depuis que nous avons commencé à soutenir le centre fédéral médical d’Owo, il y a eu un afflux important de patients », a déclaré Dr Dally Muamba, responsable de l’équipe médicale de l’ALIMA pour la riposte à la fièvre de Lassa au Nigeria. «Nous prenons actuellement en charge gratuitement tous les patients et les cas compliqués.»
Pour soutenir la riposte du NCDC à l’épidémie, ALIMA est présent sur le terrain dans deux des États les plus touchés, Edo et Ondo, depuis janvier, et continue à travailler aux côtés du NCDC et d’autres partenaires pour aider à contenir l’épidémie, soigner les patients et protéger les travailleurs de la santé. Cela comprend la prise en charge des cas, la facilitation des diagnostics en laboratoire, le triage des patients et le renforcement des mesures de prévention et de contrôle des infections parmi les agents de santé et les patients.
Pour augmenter la capacité de lits, le gouvernement de l’État d’Ondo et ALIMA ont réhabilité une unité de traitement de 35 lits au Centre fédéral médical à Owo dans l’État d’Ondo. À l’hôpital spécialisé d’Irrua, dans l’État d’Edo, le taux d’occupation des lits est supérieure à 200%. Deux nouvelles structures semi-permanentes ont été ouvertes et ont permis de faire passer la capacité de lits de 24 à 40 patients.
«ALIMA continuera à travailler aux côtés du NCDC et d’autres partenaires pour renforcer la capacité des agents de santé, soigner les patients, fournir des médicaments, équipements et planifier le suivi des cas suspects dans les communautés », explique Dr Muamba.
Face aux nombreuses interrogations sur cette pathologie, ALIMA développe également, parallèlement à ses opérations d’urgence, un programme de recherche. En collaboration l’INSERM 1219, NCDC, l’OMS et le consortium ALERRT, l’organisation mène une étude observationnelle du cas clinique et prépare des sites pour poursuivre la recherche sur un meilleur traitement contre la fièvre de Lassa.
«La mise en place de la recherche, l’obtention d’une certification éthique et la coordination avec tous les partenaires posent de nombreux défis avant que l’épidémie ne soit terminée », a déclaré Augustin Augier, secrétaire général d’ALIMA. « Mais maintenant, grâce au consortium ALERRT, au plan d’action de R&D de l’OMS et au leadership fort de NCDC, c’est réalisable. »
La fièvre de Lassa
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale aiguë qui se transmet aux humains via l’urine ou les déjections infectées de rat Mastomys. La transmission d’homme à homme est également possible, par le contact avec les fluides corporels d’une personne infectée, ce qui place les professionnels de santé dans une situation à haut risque d’infection.
Les symptômes de la maladie incluent fièvre, diarrhées, vomissements, douleurs abdominales, maux de gorge et hémorragies. Sans réel diagnostic et traitement, le taux de mortalité de la fièvre de Lassa peut atteindre 30 à 50% pendant une épidémie. Les cas sont mieux pris en charge lorsque les patients sont placés dans des unités d’isolation et traités avec un médicament, la Ribavirine.
ALIMA
The Alliance for International Medical Action (ALIMA) est une organisation médicale humanitaire qui travaille main dans la main avec un réseau d’organisation locales pour fournir des soins de qualité aux populations les plus vulnérables dans des situations d’urgences ou des crises récurrentes. Basée à Dakar, au Sénégal, ALIMA a soigné plus de 2 millions de patients dans 12 pays depuis sa création en 2009, et lancé plus d’une douzaine de projets de recherche sur la malnutrition, le paludisme et Ebola. ALIMA bénéficie d’une expérience dans la réponse aux épidémies, notamment avec Ebola en Guinée, la fièvre de la vallée du Rift au Niger, la fièvre de Lassa au Togo et la dengue au Burkina Faso.
ALIMA travaille dans l’état de Borno au nord-est du Nigéria depuis juillet 2016, où nos équipes étaient les premières à apporter des soins médico-nutritionnels aux personnes déplacées internes et les populations hôtes de Monguno. Depuis lors, le programme s’est développé et inclut l’ouverture d’une clinique près du camp de déplacés internes à Muna, dans la banlieue de Maiduguri, qui prodigue des soins de santé primaires aux enfants de moins de cinq ans, et le traitement des cas de malnutrition sévère dans l’unité nutritionnelle thérapeutique du centre hospitalier universitaire de Maiduguri.
*Le soutien d’ALIMA à la réponse d’urgence à l’épidémie de fièvre de Lassa a été possible grâce à des fonds de la fondation ELMA, du Start Fund et de l’Organisation Mondiale de la Santé.
*Photo: Etinosa Yvonne / ALIMA