Communiqué de presse
Dakar, le 28 janvier 2021
Face à la deuxième vague de COVID-19, les pays d’Afrique subsaharienne en manque de moyens et de vaccins
L’ONG ALIMA (The Alliance for International Medical Action) alerte sur l’accélération de la propagation de la COVID-19 en Afrique subsaharienne et l’augmentation nette de la mortalité liée au virus. Les systèmes sanitaires nécessitent urgemment des moyens pour prendre en charge les populations touchées et d’un accès à des vaccins sécurisés et de qualité.
Une deuxième vague de contaminations plus forte que la première
Depuis octobre 2020, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 augmente de façon inquiétante en Afrique. Le continent, longtemps épargné, est même devenu la deuxième région où la progression de la pandémie est la plus rapide, derrière l’Amérique du Nord, a annoncé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) début janvier.
Dans tous les pays d’intervention d’ALIMA, les personnels de santé observent sur le terrain une flambée de la courbe épidémique. La propagation du virus s’est accélérée de manière bien plus importante que pendant les premiers mois de la pandémie en Afrique, et la mortalité aussi. Au Burkina Faso par exemple, où ALIMA appuie un Centre Hospitalier Universitaire de la capitale, à nombre constant de tests effectués par jour, trois fois plus de cas ont été confirmés en six semaines, entre le 1er décembre 2020 et le 14 janvier 2021, que pendant les neuf mois précédents.
Face à cette situation, les structures de santé, renforcées lors de la première vague, ne le sont pas suffisamment pour affronter celle qui a débuté. Elles sont submergées depuis la fin de l’année 2020 et peinent à accueillir tous les patients. Au Mali, les centres de traitement COVID-19, qui ne comptent que 40 lits équipés en oxygène et qui ne sont situés qu’à Bamako, la capitale, sont déjà saturés. En République démocratique du Congo, le Ministère de la Santé Publique annonçait dès mi-janvier que les hôpitaux étaient débordés par l’afflux de patients souffrant de la COVID-19.
Des capacités de surveillance épidémiologique et de dépistage limitées
Les chiffres s’emballent, mais d’un point de vue européen, où le nombre de contaminés se compte par centaines de milliers, ils peuvent paraître encore faibles. Pourtant, ces chiffres ne reflètent la réalité que de manière très limitée. Seuls 1000 à 2000 tests en moyenne sont effectués chaque jour dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Un ou deux milliers de tests par jour pour des pays de plusieurs millions d’habitants. C’est près de 300 fois moins qu’en Europe. Un chiffre dérisoire. D’autant que dans plusieurs pays, les tests sont devenus prioritaires pour les voyageurs. Pour ceux qui ne voyagent pas, l’accès aux tests est encore plus difficile. L’OMS considère que seulement un cas sur six est effectivement notifié dans la sous-région.
Le nouveau variant identifié en octobre par des chercheurs en Afrique du Sud – le 501Y.V2 – et connu pour être plus contagieux que la COVID-19, va rendre encore plus difficile la limitation de la propagation. Pour ALIMA, il est crucial de soutenir davantage les autorités sanitaires dans la mise en œuvre de stratégies de réponse appropriées pour limiter la propagation galopante du virus et réduire la mortalité liée au COVID-19.
Et ce en :
– Accroissant les capacités de surveillance et de détection des cas COVID-19 ;
– Soutenant les stratégies de soins à domicile pour les cas confirmés ;
– Formant le personnel soignant à la prise en charge des cas graves et critiques de COVID-19 ;
– Renforçant les mesures préventives et de vaccination ;
– Contribuant à des projets de recherche liés à la COVID-19.
Un accès équitable et adapté à des vaccins sécurisés et de qualité
Alors que la plupart des pays développés ont démarré leurs campagnes grâce aux premiers vaccins disponibles, la stratégie de vaccination en Afrique est encore floue. Le Mécanisme COVAX, initiative de l’OMS et de la Vaccine Alliance (Gavi), qui vise à assurer un accès rapide et équitable des vaccins dans le monde entier, est un bon début. Mais jusqu’à présent, aucun des principaux vaccins n’a encore été administré en Afrique.
« ALIMA milite pour un accès équitable aux vaccins dans les meilleurs délais, soutient le Dr Moumouni KINDA, directeur des opérations d’ALIMA. Il est nécessaire de travailler à ce que l’Afrique ait accès à des vaccins sécurisés et de qualité suivant une stratégie adaptée au contexte africain, en terme d’accessibilité – coût, température de conservation – et de ciblage, limitée dans un premier temps aux personnes les plus vulnérables face à la COVID-19. »
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À propos d’ALIMA
ALIMA (The Alliance for International Medical Action) est une ONG médicale humanitaire créée en 2009, qui a pour objectif de fournir des soins de santé de qualité aux personnes les plus vulnérables, en zone de forte mortalité lors de situations d’urgence et de crises. ALIMA s’appuie sur un mode opératoire fondé sur le partenariat avec des acteurs humanitaires nationaux, des médecins locaux et la société civile sur place, et s’est ainsi imposée comme un acteur incontournable de l’humanitaire médical en Afrique. L’ambition d’ALIMA est de révolutionner l’aide médicale d’urgence et de transformer la médecine humanitaire en favorisant la recherche, l’innovation pour renforcer l’impact des actions humanitaires.
En 11 ans, ALIMA a traité plus de 7 millions de patients dans 14 pays et a lancé plus de 30 projets de recherche sur la malnutrition, le paludisme, le virus Ebola et la fièvre de Lassa. Son action lors de l’épidémie d’Ebola a été récompensée par plusieurs prix internationaux : en 2015 par l’Union européenne avec le « prix de la santé», puis en 2019 par Bill Gates avec le prix « Game Changing Innovator » pour le développement de la technologie de la CUBE (Chambre d’Urgence Biosécurisée pour les Épidémies).
Plus d’informations sur : www.alima.ngo
Contact presse :
ALIMA (Dakar)
Clémentine COLAS – Responsable Communication
clementine.colas@alima.ngo
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Whatsapp : +33 6 87 27 12 96
Photo de couverture : Burkina Faso © Olympia de Maismont / ALIMA