OptiMA – Optimiser la prise en charge de la malnutrition
Une révolution dans la lutte contre la malnutrition infantile.
L’urgence de mieux lutter contre la malnutrition aiguë
L’Afrique est le continent le plus affecté par la malnutrition. Sa prévalence y est estimée à 21 %, contre 9,9 % au niveau mondial.
Dans le Sahel, où ALIMA (The Alliance for International Medical Action) intervient activement depuis 2009, la situation alimentaire s’est considérablement aggravée. Elle y est chaque année plus alarmante. Le contexte sécuritaire, les fléchissements économiques – accentués par la crise sanitaire de la COVID-19 – et les conséquences du changement climatique durcissent une crise alimentaire déjà dramatique.
Et les enfants en sont les premières victimes. Les Nations Unies estiment que 4,9 millions d’enfants ont souffert de malnutrition aiguë dans la région en 2021. Face à cette réalité, ALIMA cherche des solutions pour mieux lutter contre la malnutrition aiguë des enfants de moins de 5 ans. OptiMA en est une réponse.
Optimiser la prise en charge de la malnutrition
Depuis 2014, la communauté humanitaire a mis en évidence les limites du protocole standard actuel de prise en charge des enfants souffrant de la malnutrition aiguë en Afrique.
ALIMA, via la plateforme CORAL [composée d’ALIMA, de chercheurs de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Université de Bordeaux et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ainsi que de chercheurs d’Abidjan du programme PAC-CI] a développé une approche innovante, dite « simplifiée » :
OptiMA, pour Optimiser la prise en charge de la Malnutrition Aiguë
Son but : dépister et soigner précocement les enfants souffrant de malnutrition aiguë de manière plus efficiente, afin de réduire la mortalité liée à ce fléau.
Innover pour mieux répondre aux crises nutritionelles
Plusieurs organisations proposent des approches simplifiées pour lutter plus efficacement contre la malnutrition aiguë. OptiMA est celle développée par ALIMA.
Mais l’adoption de telles stratégies par les pays affectés par la malnutrition n’est possible que si les preuves de leur pertinence sont collectées, analysées et disséminées auprès des communautés et des décideurs nationaux et internationaux. C’est pourquoi ALIMA et les autres organisations engagées dans le développement de ces approches mènent des recherches scientifiques dans plusieurs pays de la sous-région.
Depuis 2017, ALIMA mène des études dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour mesurer l’efficience d’OptiMA.
Les bénéfices de la stratégie OptiMA
La stratégie innovante OptiMA vise à éliminer le cloisonnement thérapeutique qui existe entre les programmes de soins des enfants souffrant de malnutrition aiguë modérée et sévère, en intégrant tous les enfants malnutris aigus dans un seul et unique programme.
OptiMA s’appuie sur :
- l’utilisation d’une seule mesure anthropométrique – le Périmètre Brachial (PB) et les oedèmes – pour le dépistage, l’admission et la sortie du programme ;
- un seul traitement – l’aliment thérapeutique prêt à l’emploi – dont le dosage est réduit au fur et à mesure que l’état de l’enfant s’améliore ;
- la formation des familles à la détection précoce de la malnutrition de leur enfant grâce au bracelet de mesure du PB. Un simple code couleur – le vert correspond à un bon état de santé, le orange à la malnutrition aiguë modérée et le rouge à la malnutrition aiguë sévère – permet d’évaluer facilement la santé de l’enfant et de prévenir efficacement les risques de complications sévères.
7
études réalisées ou en cours (Burkina, Niger, Mali, République démocratique du Congo, Tchad) depuis 2017
16 500
enfants pris en charge
avec la stratégie OptiMA dans le cadre de projets de recherche depuis 2017
222
agents de santé formés
à la stratégie OptiMA en janvier 2022 au Tchad pour mettre en œuvre une étude opérationnelle
Les pays de recherche OptiMA
Étude clinique : Étude qui permet de comparer précisément différents protocoles entre eux. Les enfants inclus dans l’étude sont en nombre limité et répartis aléatoirement entre les différents protocoles étudiés. Ce schéma d’étude permet de produire des conclusions scientifiquement solides.
Étude opérationnelle : Étude qui consiste à mettre en œuvre le protocole OptiMA à plus grande échelle – dans un ou plusieurs districts sanitaires – dans le contexte habituel des interventions d’ALIMA. Le but de ce type d’étude est de renseigner sur les indicateurs de performance du protocole – tels que le taux de guérison par exemple -, ainsi que sur sa faisabilité.
Nos partenaires
Partenaires de recherche : Harvard University, Inserm, Yale University, PAC&CI
Partenaires nationaux : Ministère de la Santé du Burkina Faso, Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique du Mali
Direction de la Nutrition au Niger, PRONANUT en République démocratique du Congo, Direction de la Nutrition et de la Technologie Alimentaire au Tchad
Partenaires financiers : Le projet OptiMA a reçu le soutien de l’Agence française de développement (AFD), USAID’s Bureau for Humanitarian Assistance (BHA), la fondation Child Relief International (CRI), la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes (ECHO), Enhancing Learning & Research for Humanitarian Assistance (ELRHA), la fondation Givewell, la Fondation Innocent et la Principauté de Monaco.
Nos autres programmes de recherche
Sur le terrain
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