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21 avril 2022

En Mauritanie, ALIMA amène la vaccination contre la COVID-19 au plus près des populations vulnérables

La Mauritanie possède l’un des meilleurs taux de vaccination en Afrique subsaharienne, pourtant, il existe des communautés isolées et reculées qui sont très peu susceptibles d’accéder à la vaccination. Pour réduire ces injustices, ALIMA appuie le déploiement d’équipes mobiles qui se déplacent au sein des villages pour aller à leur rencontre et les vacciner directement sur place.

Si la population ne va pas à la vaccination, alors c’est la vaccination qui viendra à la population. Voilà la solution trouvée par ALIMA, au côté des autorités sanitaires, pour augmenter la couverture vaccinale contre la COVID-19 en Mauritanie. Face à la situation, où de nombreuses communautés n’ont pas les moyens de se déplacer vers les centres de santé pour se faire vacciner, nous appuyons le déploiement d’équipes mobiles. Grâce à une stratégie de mobilisation communautaire en amont et à un soutien logistique (matériel et véhicules), ALIMA accompagne les équipes médicales afin qu’elles aillent à la rencontre des populations et proposent des sessions de vaccination au sein des villages reculés. Avec le soutien de l’Union Européenne (ECHO), ALIMA collabore également avec les autorités sanitaires en Guinée, au Mali, au Niger, au Nigeria, en République centrafricaine et au Tchad, pour la mise en œuvre de campagnes de vaccination COVID-19 similaires, ciblant les personnes les plus vulnérables.

Une stratégie efficace

“J’ai choisi de m’investir dans la campagne de vaccination COVID-19 avec ALIMA en tant que présidente du quartier de Daoudi. Je me préoccupe de ma population et je veille à ce qu’elle ait accès aux informations importantes, témoigne Slekha Mohamoud, relais communautaire au centre de Bassikounou, au sud-est du pays, dans la région de Hodh El Chargui, à la frontière avec le Mali. Je veux que tous les habitants soient conscients de cette épidémie et que le maximum d’entre eux se fasse vacciner. Pour cela, je fais du porte à porte, je passe des coups de téléphone et j’organise des rassemblements. Au début, les gens étaient méfiants et ne voulaient pas en entendre parler, mais maintenant, avec le temps et le travail de sensibilisation, ce sont eux qui demandent ; surtout les personnes âgées. Elles attendent que les équipes médicales viennent à elles.”

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Portrait de Selkha Mahamoud, mobilisatrice communautaire. ©Seyba Keita/ ALIMA (The Alliance for International Medical Action). Février 2022, Région de Bassikounou/ Mauritanie

 

En effet, cette stratégie, bien que plus longue et nécessitant plus de moyens, s’avère nécessaire pour augmenter la couverture vaccinale nationale et toucher les plus vulnérables. Cette matinée de mars, sept équipes mobiles sont réunies au centre de santé de Bassikounou avant de se déployer sur le terrain. Après avoir reçu un briefing général et récupéré les vaccins et le matériel nécessaire, les voitures mises à disposition par ALIMA se mettent en route et certaines équipes partent même pour deux jours d’affilée pour couvrir le maximum de localités. Arrivés sur place, après plusieurs heures de route, les véhicules font le tour des habitations avec un haut-parleur pour informer les résidents qu’une session de vaccination va avoir lieu. Les infirmiers interpellent les personnes qu’ils croisent et leur expliquent ce qui se passe en leur disant de les retrouver au point de vaccination. Une fois installée, l’équipe met en place les glacières remplies de vaccins, les registres médicaux et les cartes de vaccination qui attesteront la validité de l’acte.

Susciter l’adhésion de la population

Très peu enclins à aller se faire vacciner d’eux-mêmes, faute d’informations ou de moyens, les habitants affluent pourtant par dizaines pour recevoir leurs doses de vaccin. Confiants face aux équipes qui ont fait la démarche de venir jusqu’à eux et rassurés par l’adhésion du chef du village, ils seront plus de 300 ce jour-là à se faire vacciner.

“J’ai accepté que la campagne de vaccination se déroule dans mon village car c’est important pour tout le monde, estime Sidi Mohamed Barka, chef du village de Lkhleil (1 600 habitants). Je remercie ALIMA de venir jusqu’ici car nous sommes très isolés et il n’y a aucun moyen de transport. Sans cela, personne ne pourrait se faire vacciner.”

Vacciner les populations réfugiées

Dans la même région, ALIMA soutient également une autre population vulnérable : les réfugiés qui vivent au sein de camp de Mberra, à la frontière avec le Mali. Particulièrement fragiles et exposées aux épidémies en raison de leurs déplacements et de leurs conditions de vie, ces personnes doivent être prioritairement vaccinées contre la COVID-19. En théorie, les personnes réfugiées sont désormais incluses dans les plans nationaux de vaccination de 162 États et malgré l’amélioration de l’approvisionnement en vaccins dans les pays, les barrières administratives ainsi que les difficultés logistiques empêchent encore de nombreux réfugiés à recevoir leur injection. C’est pourquoi ALIMA a décidé de soutenir les autorités mauritaniennes au sein de ce camp qui accueille actuellement près de 70 000 personnes.

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