Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), depuis le début 2015, de la semaine 1 à la semaine 24 ( au 14 Juin 2015) le total cumulé de cas suspects de rougeole notifiés s’élève à 2029, dont 10 décès enregistrés dans tout le pays. ALIMA gère un centre de traitement Ebola d’une capacité de 40 lits à Nzérékoré depuis décembre 2014.
« Avec l’arrêt des activités de vaccination de routine, le risque d’épidémie de rougeole était élevé dans les zones affectées par Ebola » affirme Solenne Barbe, responsable des programmes ALIMA. « Les équipes ALIMA étaient déjà présentes et cela nous a permis de réagir rapidement avec le ministère de la Santé ».
ALIMA appuie le volet surveillance et le volet curatif de la riposte à l’épidémie de rougeole. Une unité de traitement de rougeole pour les cas compliqués a été mise en place à Lola. Pour les cas simples, ALIMA fournit des kits de traitements curatifs au niveau des centres de santé et s’assure que les ambulances fonctionnent pour référer les cas graves.
Une campagne de vaccination a été menée par le Ministère de la Santé en Guinée, appuyé par l’UNICEF, du 18 au 22 avril 2015 (semaines 16 et 17) assurant ainsi le volet préventif de la riposte au niveau des préfectures en situation épidémique de rougeole.
La rougeole est une infection virale aiguë qui touche principalement les enfants et qui se manifeste par une éruption cutanée fébrile. Le virus responsable de la maladie se transmet par voie aérienne, mais aussi par contact direct avec des sécrétions des voies respiratoires provenant de personnes infectées. La rougeole peut provoquer et/ou aggraver un état de malnutrition aiguë, et peut entraîner de graves complications d’ordre respiratoires, digestives ou neurologiques. Chez les jeunes enfants, la rougeole peut être fatale.
Même s’il n’y a pas eu de cas Ebola depuis mars 2015 en région forestière, le contexte sanitaire demeure complexe pour l’organisation de la riposte rougeole. Le travail au niveau surveillance et dialogue communautaire reste donc primordial. ALIMA continue ses collaborations avec le Ministère de la Santé local et apporte un appui en formant notamment des agents communautaires afin qu’ils puissent identifier les cas suspects de rougeole pour les notifier.
Suite à l’épidémie d’Ebola en Guinée, les réticences au sein de la population les mènent souvent au refus de se présenter dans ces centres. Dans la préfecture de Lola, les agents communautaires appliquent la « stratégie avancée », ils sillonnent les villages pour tenter de détecter des cas de rougeole. Seuls huit enfants ont dû être pris en charge en soin intensifs.
Le travail communautaire est couplé à un volet biosécurité au niveau des structures de santé pour rassurer les populations sur la sûreté des lieux.
Les 25 centres de santé ont été dotés d’un circuit de triage et répondent au respect des normes de biosécurité. Ces centres ont été dotés en équipement de protection individuelle, environnementale, en matériel d’hygiène hospitalière et pratiquent le triage des déchets.
Les actions d’ALIMA en 3 points :
Le triage : consistant à la mise à place d’un circuit approprié dans les 25 Centres de Santé de Lola et Nzérékoré, permettant au personnel soignant la détection et l’orientation rapide de tout cas de maladie à potentiel épidémique.
La biosécurité étant : la sécurité du personnel soignant par la formation et l’approvisionnement en équipement de protection.
La surveillance épidémiologique – spécifiquement la rougeole : collecte et analyse des données sur l’évolution de l’épidémie en collaboration avec les autorités sanitaires afin de permettre une réponse rapide et adaptée
« Toutes ces activités ont été bien menées dans la bonne collaboration des autorités locales que nous saluons » Patient KIGHOMA Responsable Médical ALIMA
Bailleurs : ECHO (European Commission’s Humanitarian Aid and Civil Protection, OSIWA (Open Society Initiative for West Africa)
Depuis juillet 2015, ALIMA soutient les services de pédiatrie et des urgences de l’hôpital régional de Nzérékoré. En janvier et avril 2016, l’organisation a lancé une mobilisation sociale pour le don bénévole de sang en collaboration avec le Ministère de la santé et les autorités locales. Les campagnes de sensibilisation ont permis de recueillir 208 dons.