Odessa, le 27/04 – Les humanitaires de l’ONG ALIMA (The Alliance for international Medical Action) interviennent depuis 13 ans dans les zones d’Afrique les plus à risque afin d’aider les plus vulnérables en travaillant étroitement avec les acteurs locaux. Reconnue pour ses interventions d’aide médicale d’urgence en Afrique, l’ONG étend désormais ses opérations, notamment en Ukraine, afin d’apporter des soins de santé aux populations victimes de ce conflit.
En avril 2022, pour la première fois de son histoire, ALIMA a ouvert un bureau de coordination d’opérations en Europe, à Odessa, afin d’apporter des soins de santé indispensables aux populations fragilisées par la guerre en Ukraine.
ALIMA met son expertise en zone de guerre au service des populations en Ukraine
L’ONG décide de concentrer ses opérations sur les Oblast de Mykolaïv et Kherson, des régions proches du front au sud du pays. Sur place, des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Isolée dans des zones attaquées, la population souffre d’un manque d’accès aux soins de santé, notamment pour soigner des maladies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et les affections respiratoires. De nombreuses structures de santé sont endommagées voire détruites, le personnel soignant et les médicaments manquent.
Un an après le début de leur intervention, les équipes d’ALIMA continuent d’apporter leur expertise d‘aide médicale d’urgence en zone de guerre et consolident même leurs activités. À ce jour, ALIMA a soutenu dix hôpitaux et 38 centres de santé en les approvisionnant en équipements médicaux, kits chirurgicaux et en médicaments. Elle a aussi appuyé la prise en charge chirurgicale de plus de 120 cas chirurgicaux avec l’aide de l’anesthésiste d’ALIMA à l’hôpital de Berezanka, une ville située sur l’axe principal entre Mykolaïv et Odessa.
L’alliance avec le personnel local au cœur du dispositif médical d’urgence
Fidèle à son modèle d’alliance avec les acteurs locaux, ALIMA collabore avec les autorités et les associations locales, ainsi que le personnel de santé ukrainien. Cette stratégie lui a permis de déployer son dispositif d’urgence dans des zones peu accessibles. Grâce à cette approche partenariale, les structures médicales ayant besoin d’un soutien urgent ont pu être rapidement repérées et les populations en danger ont pu bénéficier de soins vitaux.
Soucieuse du maintien d’un système de santé efficace et pérenne, malgré le contexte de guerre, ALIMA réhabilite de nombreuses structures de santé endommagées. Dans l’Oblast de Kherson, trois sites ont été réhabilités, sept autres dans l’Oblast de Mykolaïv.
Par ailleurs, des cliniques mobiles sont déployées dans les Oblast de Mykolaïv et de Kherson pour amener les spécialistes (gynécologues, ophtalmologues, neurologues, cardiologues, psychologues, etc.) au plus près des patients, dans les villes et villages proches du front. Plus de 7 000 consultations ont été réalisées par ces équipes pluridisciplinaires comprenant des experts issus du continent Africain.
Dans un contexte de guerre, où les violences et les déplacements sont sources de traumatismes importants, ALIMA fait des soins de santé mentale une priorité. L’ONG forme les équipes de première ligne pour fournir les premiers secours psychologiques aux victimes. À ce jour, près de 1 500 consultations ont été réalisées sur les deux Oblast où ALIMA travaille.
De l’aide humanitaire en Afrique à l’aide apportée par des humanitaires africains
Spécialiste de la médecine humanitaire en zone de crise en Afrique, l’ONG ALIMA est habituée à agir en zone de conflits, au Burkina Faso, au Mali, en République démocratique du Congo, au Soudan… En s’engageant en Ukraine, ALIMA continue à inscrire son empreinte sur la médecine humanitaire à l’échelle internationale et au plus près des patients.
En Afrique comme ailleurs, les zones de crises dues aux conflits armés ou aux catastrophes climatiques sont de plus en plus nombreuses. « Les besoins humanitaires ne cessent de s’intensifier partout dans le monde et les équipes d’ALIMA ont beaucoup à apporter de leur expérience sur le continent africain », soutient Moumouni Kinda, directeur général d’ALIMA. « Le paradigme change : de l’aide humanitaire en Afrique, on peut aujourd’hui parler de l’aide des humanitaires africains dans d’autres régions du monde, où le partenariat local est, et sera toujours, synonyme de résilience et d’efficacité. »